Rose Mutombo exprime sa colère à la délégation de l’Union Européenne en RDC sans condamner la bêtise de Bitakwira

La Ministre de la Justice Rose Mutombo, a répondu vigoureusement à la lettre d’Indignation de l’Union Européenne face aux propos tenus par M. Justin Bitakwira, contre la communauté Tutsi et les Banyamulenge en particulier. Une réponse qui exprime la colère de Rose Mutombo alors qu’elle ne condamne pas des propos de Bitakwira.

En effet, la délégation de l’Union Européenne en République Démocratique du Congo s’insurgeait contre des discours de haine, qu’elle accuse Justin Bitakwira, ancien député et ancien Ministre de continuer à tenir contre la communauté Tutsi congolaise.

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Mais pour Rose Mutombo, la lettre des ambassadeurs de l’UE a un contenu « désobligeant » et aux allures d’ « ingérence ».

« Y réagissant, je suis indignée de relever que ce courrier au contenu désobligeant et aux allures d’ingérence, circulait déjà dans les réseaux avant même d’être réceptionné par mes services; ce qui laisse croire à sa confection ailleurs que dans vos bureaux », répond Rose Mutombo.

La Ministre de la Justice s’interroge pourquoi une attention particulière peut être accordée à une seule communauté alors que d’autres sont tuées chaque jour sans que ces ambassadeurs ne se prononcent.

« Après lecture, je suis choquée de constater que vous vous exprimez en défenseur de la communauté Tutsi/Banyamulenge qui serait victime d’un discours de haine, alors que vos condamnations sont généralement inexistantes, voire trop faibles, sur les tueries des milliers de congolais par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 », poursuit-elle.

La Ministre de la Justice de La RDC réaffirme son engagement à lutter contre la stigmatisation et le discours de haine mais demande aux ambassadeurs de s’adresser au Ministre des affaires étrangères et la francophonie.

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« Je vous invite à l’observance de votre devoir de réserve et à vous référer, à toutes fins, au Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et Francophonie ».

Contexte

Justin Bitakwira, ancien Ministre et ancien député national connu pour ses sorties polémiques, populistes et contradictoires s’est frontalement attaquée aux communautés Banyamulenge (Tutsi) et Bashi dans une récente émission dans « Bosolo na Politik » le 6 Juillet dernier.

“Un tutsi est un criminel né»; « Ils sont tous pareils. Quand tu vois un Tutsi, un criminel. Quand il est en position de faiblesse, il peut dormir pendant six mois sous ton lit. Et quand il prend la position de force, il va te dire qu’il ne t’a jamais vu, pourtant il a dormi six mois sous ton lit. Je me pose toujours la question de savoir si leur créateur ce n’est pas celui qui a créé le diable. Je n’ai jamais vu une race aussi méchante», disait-il, sans rire.

Des accusations portées également contre la communauté Bashi, accusée d’être complice aux Banyarwanda dans leur quête en RDC.

Pour la délégation de l’Union Européenne en RDC, ces propos sont de nature à accroître le risque de violences interethniques, davantage lorsqu’ils émanent d’un leader d’opinion.

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Justin Bitakwira a récemment été placé sur la liste de mesures restrictives individuelles de l’Union Européenne pour avoir, de manière répétée, incité à la violence et à la discrimination en propageant un discours de haine, notamment à l’encontre de la communauté Tutsi et en particulier Banyamulenge.

Pour l’UE, il s’agit d’un cas de récidive qui mérite l’attention collective. Elle demande au Ministre de la Justice, de s’approprier l’engagement du Président de la République et du Gouvernement à lutter contre toute stigmatisation d’une quelconque communauté ou ethnie congolaise.

Jean-Luc M.