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Avec une peur bleue, des officiels rwandais ne cachent plus leur désapprobation sur la demande des milliers des congolais de voir la justice être rendue contre des crimes graves commis dans leur pays selon le rapport mapping.

Depuis un certain temps, qu’il soit président de la République ou ministre, officier de l’armée ou même ambassadeur du Rwanda, une seule chose les préoccupe, pas question de rapport mapping, pas question de tribunal spécial pour le Congo. D’ailleurs, pour eux tout celui qui parle du mapping fait du chantage et menace les bonnes relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda et devient du coup une bête noire à abattre.

De quoi le Rwanda a-t-il peur?

Pour Paul Kagame, le Président rwandais, les auteurs du rapport prennent son pays pour un bouc émissaire  pour cacher leur implication.

« Les auteurs du rapport mapping prennent le Rwanda pour bouc-émissaire pour cacher leur propre implication. C’est pour obtenir les faveurs des Congolais considérés comme victimes face aux bourreaux rwandais. Ils ne voient pas d’un bon œil les bonnes relations pouvant exister entre les deux pays » disait-il dans une interview sur la télévision rwandaise.

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Le puissant James Kabarebe, le seul homme politique à avoir occupé des hautes fonctions politiques et militaires dans trois pays de la région dont la RDC, le Rwanda et l’Ouganda avec sa nationalité rwandaise a même traité le docteur Mukwege de propagandiste pour avoir exigé l’application des recommandations du rapport mapping.

« La propagande selon laquelle des troupes rwandaises sont allées massacrer des congolais revient aux personnes qui ont été contre la libération du Rwanda comme Denis Mukwege et ses partenaires se trouvant en Europe. Ils ont même mis un éventail qu’ils appellent Congo mapping report » selon lesquels, plus de 6 millions des congolais sont morts pourtant ils n’ont laissé aucune trace. Ces organismes prennent en otage même des réfugiés rwandais à cause de cette propagande,  » disait James Kabarebe, rappelant même l’appartenance tribale du Nobel de la paix Congolais.

Peu avant, c’était le redoutable Ambassadeur de Kigali à Kinshasa, Karega Vincent qui a renié les massacres commis par des troupes rwandaises à Kasika au Sud-Kivu. Réagissant à un tweet d’un internaute congolais, Vincent Varega, comme tous les officiels rwandais a relativisé ces actes. Pour lui aussi, il n’est pas normal qu’on parle des plus de 1000 morts à Kasika alors qu’il n’y a que quelques noms. Lesquels propos avaient enflammé la twitosphère congolaise jusqu’à exiger son départ du Congo.

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Tout récemment sur Jeune Afrique, le Ministre des affaires étrangères du Rwanda s’est aussi exprimé et a dit que son pays ne peut pas soutenir la création d’un tribunal spécial pour des crimes commis en RDC. Pour lui aussi, le rapport mapping n’est pas crédible et donc on ne peut pas envisager un tribunal sur base d’un document contesté.

Au Congo, la Justice ou rien!

Toutes ces sorties des officiels rwandais sur le rapport mapping, ce rapport des Nations-Unies qui retrace des graves crimes commis en RDC entre 1993 et 2003, révèlent en quelques sorte la complicité de ce pays dans le calvaire qu’ont traversé les congolais, particulièrement ceux de l’Est.

En revanche, plus que jamais au paravant, des congolais sont aussi déterminés à en découdre avec ceux qui tentent de torpiller leur histoire ou de saboter la mémoire de leurs compatriotes morts dans des rebellions qui ont exagérément endeuillé le Congo.

S’il y a quelques années, parler du mapping était un tabou, un apanage du seul prix Nobel, Denis Mukwege, on sait désormais voir des congolais de tout bord lever la voix et dire tout haut, il faut que justice soit faite;

Bien que par le moment, les autorités congolaises semblent feindre des bonnes relations diplomatiques entre les deux Etats, même si aussi, le Rwanda a longtemps essayé de falsifier l’histoire, la soif et le désir de justice qu’éprouvent à ce jour des milliers des congolais, ne saura être confinée ni étouffée. 

Faudra-t-il rappeler que des manœuvres dilatoires du Rwanda pour empêcher que justice soit faite ne date pas d’hier. C’est de cette façon que malicieusement, celui-ci a su se retirer de l’affaire; laissant toute la responsabilité à l’Ouganda pourtant tous deux complices. Pour l’instant, il peut compter sur le puissant lobby mis en place depuis des décennies; un lobby soutenu par des hauts responsables occidentaux, en premier lieu américains et britanniques. 

Jean-Luc M.

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