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Des organisations de la Société Civile dénoncent ce qu’ils qualifient de « stigmatisation et diabolisation » de certains acteurs politiques et sociaux; et alertent sur le danger que pourraient représenter ces genres de manœuvres, pour la paix et la cohésion nationale.

COMMUNIQUE CONJOINT DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE

« Stigmatisation et diabolisation de certains acteurs politiques et sociaux : halte à la xénophobie grandissante comme arme politique »

Les bouleversements politiques en cours en RDC mettent en action de grandes manœuvres pour l’occupation des espaces politiques à savoir : le bureau de l’Assemblée Nationale, celui du Sénat; bientôt le Gouvernement et d’autres instances de pouvoirs politiques et économiques.

En même temps, il s’observe dans l’opinion qu’une catégorie de personnes et officines politiques recourent à des stratagèmes coupables, pour mettre hors course des potentiels compétiteurs politiques.

Conscientes du danger que pourraient représenter ces genres de manœuvres; Nous Organisations de la Société Civile, signataires du présent communiqué, avons depuis un certain temps documenté et étudié le mode opératoire des pratiques de certains opérateurs politiques et constatons avec regret qu’ils procèdent tous de la même façon. Ainsi, au lieu d’user d’une saine compétition politique, ils s’adonnent à des pratiques qui désormais doivent être dénoncées et condamnées :

– Ils commencent par la manipulation de l’opinion à travers le matraquage médiatique, la délation, la calomnie; et la diabolisation de leurs adversaires politiques qu’ils traitent souvent de « Rwandais »; de «Tanzanien », de « Italien », de « Zambien », de « Camerounais » etc; De fois, ils les accusent de détournement de sommes colossales, de blanchissement d’argent et quelques fois de vendeurs d’armes ; – Ils activent aussi des services de sécurité obscure et procèdent à l’enlèvement de leur victime;

– Et si ces manœuvres ne réussiraient pas à neutraliser leur cible, ils montent des dossiers judiciaires, économiques et fiscaux cousus du fil blanc et utilisent abusivement la justice pour atteindre leur fin politique;

– Une fois acquis, la cible désormais considérée comme «persona non grata » est pourchassée, humiliée et/ou arrêtée. A ce jour, des dossiers confectionnés à la va vite de prétendue corruption, de détournement de fonds, de mauvaise gestion etc… pullulent et sont brandis à grand bruit à travers les réseaux sociaux et autres plateformes médiatiques acquis à leur cause dans le même objectif de nuire à leurs concurrents politiques.

Ces pratiques qui procèdent de la stigmatisation, de la persécution voire de la xénophobie ont déjà fait des victimes qu’on ne devrait pas taire. A titre illustratif, nous pouvons énumérer:

– Hier c’était Vital KAMERHE, aujourd’hui le Sénateur Eric RUBUYE traité de « Rwandais ». Dans une certaine opinion être qualifié de « Rwandais » signifierait « une personne à abattre »;

– D’autres cas tels que Matata MPONYO, Alexis Tambwe MWAMBA … sont vilipendés et accusés de détournement des fonds à travers les mêmes canaux de communication. Ce qui pourrait constituer des signes avant-coureurs pour leur neutralisation et leur mort sociale et politique.

Tout cela suscite un certain nombre de questionnement et d’angoisse :

A qui le prochain tour? Dois-t-on attendre la prochaine victime? Que fait la justice congolaise pour arrêter cette dérive? L’imputation dommageable a-t-elle cessée d’être une infraction en RDC? La présomption d’innocence a-t-elle cessé d’être le principe sacro-saint de la justice?

C’est pourquoi, Nous Organisations Signataires de ce communiqué dénonçons toutes ces pratiques, attirons l’attention de l’opinion tant nationale qu’internationale sur le danger que ces manoeuvres politiciennes actuelles représentent pour la paix et la cohésion nationale et craignons que ces pratiques plongent notre pays dans des crises inutiles.

Saisissant de cette occasion, nous en appelons à toute personne animée d’un esprit du patriotisme ainsi qu’aux autres forces sociales et politiques oeuvrant pour la paix de joindre leur voix à la nôtre pour que cessent ces pratiques éhontées qui mettent en péril les acquis de la démocratie et du respect des droits de l’homme.

Fait à Kinshasa, le 17 février 2021
  1. Le Panel des Experts de la Société Civile
  2. DCDHE
  3. OCIDC-RDC
  4. OCGD
  5. SYFEDDI
  6. REPRODHOC/Kinshasa
  7. COJESKI
  8. ACADHOSHA
  9. Collectif AMKA Congo
  10. OMD
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