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Le vent souffle, le lac s’agite, la hauteur des vagues augmente de plus en plus chaque année depuis un certain temps suite aux conséquences liées au réchauffement climatique. Les plages disparaissent, des maisons s’écroulent dans l’eau, un phénomène naturel devenu banal sur le littoral de la ville de Kalemie chef-lieu de la province du Tanganyika.

Sur la rive droite au quartier Dav dans la commune du Lac par exemple, la plage Athénée, l’institut Muungano, une partie du stade Sendwe et plusieurs maisons sont déjà disparus de la côte il y’a quelques années.

Actuellement l’institut du Lac, l’institut Neema et d’autres maisons sur la même rive ainsi que la route principale sur l’avenu Industrielle en passant par la base de la MONUSCO vers l’Aéroport de Kahinda situées sur le littoral risquent de disparaître si aucune mesure n’est prise par les autorités compétentes. Le Tanganyika avale chaque année plusieurs centimètres de côtes et avance à un rythme assez rapide sous le regard impuissant de sa population.

Les responsabilités sont-elles partagées ?

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En plein chantier, le chef-lieu de la nouvelle province du Tanganyika se métamorphose au jour le jour. Les maisons naissent comme des champignons, les routes revêtent une nouvelle robe. Pourtant certains quartiers comme celui de Dav, Industriel, Cadastre et Kalumbi… sont menacés d’extinction suite à l’avancée du Lac Tanganyika au vue et au su de tout le monde.

« Les responsabilités sont partagées entre sa propre population » indique un marchand de sable trouvé dans une carrière de sable non loin de la route principale qui mène vers l’aéroport national de Kahinda à côté de la base MONUSCO. Ce dernier précise avoir été en ordre avec la taxe d’extraction de sable prélevée par le ministère provincial des mines de l’époque du gouverneur Kitangala. Il faut signaler que toutes les carrières d’extraction des sables le long du littoral du lac ont été interdites par le gouverneur Zoé Kabila.

L’avancée rapide des eaux du lac Tanganyika ces derniers temps, est-ce un phénomène naturel ?

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Selon certaines sources, le déclenchement de la progression du lac vers les terres à Kalemie s’explique par le ramassage des moellons placés à l’époque belge sur la côte allant du port jusqu’à la plage athénée. Des individus les avaient enlevés pour les vendre sur les chantiers de construction.

D’autres affirment que cette avancée des eaux du lac est un phénomène naturel et se produit chaque après 30 ans signal-t-on. Toute fois, l’extraction de sable du lac Tanganyika pour la construction des maisons à Kalemie est une activité qui est devenue un gagne-pain pour des hommes et des femmes, pourtant, l’une des causes majeures de l’érosion sur le littorale.

Quelques tentatives de protection enregistrées

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Pour faire face à la progression du lac Tanganyika vers la terre ferme, plusieurs vaines tentatives ont été enregistrées en entre 2018 et 2019. C’est le cas de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH qui avait empêché le glissement des terres qui menaçait la clôture de son bureau à Kalemie en 2019.

Pour arrêter la progression de l’érosion jusqu’au mur de sa clôture, environ 11 milles dollars américains avait été investi par le projet PRANA pour faire face à la menace. La stratégie mise en oeuvre par le projet consistait à placer des moellons le long de la côte aux alentours de la clôture de son bureau. Ainsi donc 260 m3 de gros moellons avaient été achetés et un tractopelle loué pendant 3 jours à fin de placer ces moellons le long de la côte.

Pour le Responsable logistique des projets de l’époque Mr Verley Kanyiki, ces moellons constituent un barrage naturel amortissant ainsi la puissance des vagues qui s’abattent et rongeent la surface terrestre autour du bureau. C’est ainsi qu’une partie de l’institut NEEMA, voisine du bureau de la GIZ avaient de bénéficié d’un appui de 60 m3 de moellons pour sa protection contre le glissement de terre.

Le Directeur de cette Ecole, content de ce soutient, avait plaidé pour une couverture totale de son institution encore menacée. M. Nkulu Remis avait réitéré les vœux de voir le gouvernement provincial emboîter le pas à la GIZ à fin de protéger non seulement son institution, mais aussi et surtout tout le littoral de la ville de Kalemie dont plusieurs quartiers sont menacés d’extinction par l’érosion du lac Tanganyika. Chose qui n’a jamais été faite.                                      

Jonas Bangena, depuis Kalemie

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