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    C’est le réfugié congolais en Afrique du Sud, Mr Azuri Muhuli, qui utilise la peinture pour raconter les histoires d’immigrés, qui ont subi des violences xénophobes en Afrique du Sud.

    Muhuli, 24 ans, est un réfugié dans le pays de Nelson Mandela depuis 2013. Il dit avoir déjà été à plusieurs reprises, victime et témoin d’attaques contre des immigrés à Durban, ville située au sud-est du pays, et occupée par un nombre important des immigrés, principalement des réfugiés.

    Le 16 octobre 2020, lui et son cousin David ont d’ailleurs été arrêtés par la police.

    «Ils nous ont demandé de montrer nos documents d’identification (Cartes d’identité pour citoyen, statuts de réfugiés ou encore Visas valide de demandeur d’asile), que nous avions présenté. Lorsqu’ils ont réalisé que nos documents de demandeur d’asiles étaient déjà expirés – parce que le centre de réfugiés de Durban était fermé depuis le début du confinement de Covid-19 en mars 2020 – et que nous étions des ressortissants étrangers, ils nous ont forcés à monter dans leur véhicule où ils ont commencé à nous abattre avec une bouteille en verre, et nous insulter, et puis plus tard ils nous ont relâché sans aucune inculpation,» explique Azuri Muhuli.

    Ce jeune artiste était à l’école quand il s’est rendu compte qu’il pouvait communiquer avec d’autres apprenants par le dessin, même s’il ne parlait pas leur langue.

    «C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que l’art est un langage universel qui peut être compris par tout le monde. Mes amis adoraient tous mes dessins et me payaient pour dessiner leurs superstars de catch préférées » dit-il.

    Selon le Dr Ganzamungu Zihindula, chercheur en science de sante public à l’université de Kwazulu-Natal, les récentes attaques des xénophobes à Durban avaient laissé des blessures physiques, psychologiques que financières à plus d’une personne.

    «Les personnes affectées vivent toujours des pires situations aussi longtemps que le gouvernement en collaboration avec Haut-Commissariat de Réfugiés (HCR) n’aura pas encore trouvé des solutions adéquates à ce problème,» dit ce défenseur des droits de l’homme.

    Dans ses dernières peintures, le refugié Congolais M. Azuri a été inspiré par les attaques contre des commerçants au centre-ville de Durban en février 2021, en particulier une commerçante appelée Amina Rugondera.

    «J’ai été inspiré par l’une de ces dames congolaises qui vendent des avocats. Son histoire était si horrible, quand elle dit que le jour où elle a été chassée de son lieu de commerce, on lui a dit qu’elle serait brûlée vive et qu’elle devait retourner dans son pays,» dit-il.

    Cette femme a dit avoir même été accusé d’avoir mis au monde beaucoup d’enfants, qui bénéficient de l’argent (une somme de 350 Rands, équivalent à 25$) grâce aux subventions offertes aux enfants citoyens et enfants de réfugiés (avec statuts déjà) par le gouvernement.

    « Beaucoup de gens ont souffert, et en tant qu’artiste, le mieux que je puisse faire est de raconter leurs histoires de la meilleure façon que je connaisse« , a dit Azuri Muhuli.

    Bien que le Centre des affaires intérieures de Durban pour les réfugiés soit toujours fermé, Muhuli dit avoir réussi début juin à renouveler en ligne son visa de demandeur d’asile, pour une validité d’une année. Une procédure d’application en ligne avait été mise en place début mai, par le département du ministère des affaires intérieures, pour faciliter le renouvèlement de ce document en ce temps de confinement en Afrique du Sud.

    Celui-ci affirme qu’il va continuer à parler, à travers ses dessins, des problèmes sociaux qui gangrènent la communauté.

    « Je défie les problèmes sociaux tels que la violence sexiste, le racisme, la corruption, en particulier en Afrique, l’esclavage, le racisme, la traite des êtres humains et la xénophobie ».

    Alinda Banike Lucrèce, depuis Durban 

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