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Une bousculade provoquée par des fans ayant envahi le terrain lors d’une rencontre entre deux équipes de football rivales a fait au moins 125 morts en Indonésie, samedi 1er octobre 2022.

D’abord évalué à 174 victimes par les autorités locales, le bilan humain du drame a finalement été revu à la baisse en milieu de journée. « Le bilan est aujourd’hui de 125 morts. 124 ont été identifiés et l’un ne l’a pas été. Certains noms avaient été enregistrés deux fois« , a indiqué le Vice-Gouverneur de la province Emil Dardak.

Le drame, qui s’est déroulé samedi soir dans la ville de Malang, dans l’est de l’île de Java, a aussi fait 323 blessés, selon un dernier bilan, dans cet archipel d’Asie du Sud-Est où les rivalités entre supporters virent souvent à la catastrophe.

Des supporters de l’équipe du Arema FC ont pénétré sur le terrain du stade Kanjuruhan après la défaite de leur équipe 3 à 2 contre celle de Persebaya Surabaya. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale.

Les forces de sécurité tentent de ramener le calme dans le stade de Kanjuruhan, à Malang, le 1er octobre 2022.

Le stade contenait 42 000 personnes et était au complet, selon les autorités. Quelque 3 000 d’entre eux ont envahi le terrain après le match.

La police, qui a qualifié cet incident d' »émeutes », a tenté de persuader les fans de regagner les gradins et a tiré des gaz lacrymogènes après la mort de deux policiers. Ce qui a provoqué des bousculades et des mouvements de foules incontrôlés. De nombreuses victimes ont été piétinées mortellement.

Plusieurs personnes ont notamment été écrasées alors qu’elles couraient vers l’une des sorties du stade, et sont mortes asphyxiées, a détaillé dans un communiqué le chef de la police locale, Nico Afinta.

Des images capturées à l’intérieur du stade montrent une énorme quantité de gaz lacrymogène et des personnes s’agrippant aux barrières, tentant de s’échapper. D’autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin à travers le chaos.

« Les joueurs passaient avec des victimes dans leurs bras », a raconté l’entraîneur du Arema FC, Javier Roca, à la radio espagnole Cadena Ser. « C’était comme une avalanche (…), tout a pris des proportions dramatiques en raison du nombre de personnes qui voulaient fuir », a-t-il poursuivi, estimant que « la police est allée trop loin ».  « En regardant les images, ils (ndlr: les policiers) auraient peut-être pu utiliser d’autres méthodes« , a-t-il poursuivi.

Le spectacle désolant devant le stade, dimanche matin, révélait les agitations de la veille : des véhicules calcinés, dont un camion de police, jonchaient les rues.

Le gouvernement indonésien a présenté ses excuses pour cet incident et a promis d’enquêter sur les circonstances de ce mouvement de foule.

Le ministre des Sports et de la Jeunesse, la police nationale et le chef de l’Association nationale du football indonésien doivent mener « une évaluation complète des matchs de football et des procédures de sécurité », a déclaré le président indonésien, Joko Widodo, dans un discours télévisé.

De son côté, l’Association de football d’Indonésie (PSSI) a suspendu tous les matchs prévus cette semaine et interdit à l’Arema FC d’organiser des matchs à domicile pour le reste de la saison. Une équipe d’enquêteurs doit se rendre également à Malang pour établir la cause de l’écrasement.

Le secrétaire général de PSSI, Yunus Yussi, a indiqué avoir communiqué avec la Fifa sur cet incident dramatique, espérant éviter des sanctions de l’organe international.

La Fifa interdit en effet dans ses recommandations d’utiliser du gaz lacrymogène pour le contrôle de la foule sur le terrain.

Cette catastrophe a provoqué une onde de choc dans le monde du football. « Une tragédie au-delà de l’imaginable », a commenté le président de la Fédération internationale de football (Fifa) Gianni Infantino.

En Espagne, une minute de silence a été observée dans les stades avant les matchs de championnat de dimanche.

Lors de son angélus sur la place Saint-Pierre, le pape François a dit prier « pour ceux qui ont perdu la vie et ont été blessés dans les affrontements ».

Amnesty International a, pour sa part, appelé à une enquête « sur l’utilisation des gaz lacrymogènes » par la police et à faire en sorte que ceux ayant « commis des violations soient jugés ».

Avec France 24 et AFP

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