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Les députés provinciaux du Sud-Kivu seront dans les urnes ce lundi 29 avril. Objectif : choisir le nouveau Gouverneur, son adjoint ainsi que les quatre sénateurs. Le lundi, rappelle la Société Civile du Sud-Kivu, marquera un pas décisif de l’histoire politique de la province du Sud Kivu en ce que les élus de la troisième législature de la province depuis 2006, sont appelés à voter un ticket du Gouverneur et du vice-gouverneur, ce ticket qui va diriger la province pour 5 ans. 

La tâche ne leur sera pas facile certes, reconnait la Société Civile, car ils devront voter un seul ticket parmi les 23 qui se sont présentés devant eux ce samedi 27 avril 2024 et 4 sénateurs parmi les 61 qui se sont présentés devant eux le 25 et 26 avril 2024 en vue de battre campagne.

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C’est la toute première fois de l’histoire électorale que le Sud-Kivu enregistre autant de candidatures, rappelle la Société Civile du Sud-Kivu.

« Plusieurs raisons justifient cet engouement: la majorité des congolais savent que c’est la politique qui est le métier qui paie mieux et avec moins d’efforts on peut acquérir des millions dans un laps de temps. Certaines autorités dites morales et certains politiciens caciques ont aligné d’autres tickets pour perturber les autres et diviser les communautés du Sud Kivu au motif qu’en politique on ne se fait pas des cadeaux et que les coups bas font la loi, pour d’autres on aligne pour le simple fait d’aligner sans tenir compte d’un profil convainquant au motif qu’un probable désistement peut faire gagner un ministère ou une autre fonction juteuse ailleurs », affirme la Société Civile.

De tels comportements ne sont pas dignes et ne feront pas avancer la province du Sud-Kivu dit la Société Civile du Sud-Kivu.

« Avec l’exercice symbolique du débat citoyen que le Bureau de Coordination de la société civile du Sud Kivu a organisé hier en la salle Concordia, entre candidats sénateurs, gouverneurs et les forces vives de la province, nous avons compris qu’il y a des candidats qui maîtrisent les fonctions d’un Gouverneur ou d’un sénateur mais que bien d’autres ne comprennent pas les attributions d’un Gouverneur ou d’un sénateur et c’est bien dommage. Nous estimons que prochainement ça vaut la peine d’organiser également des primaires pour ces genres de scrutins et les autres qui vont suivre au niveau urbain, municipal et local afin de pouvoir donner des tickets convaincants et non se limiter au poste du Président du bureau de l’Assemblée Nationale ».

Des vrais sénateurs

La Société Civile rappelle que désormais l’avenir de la province est entre les mains des élus du peuple qui sont les députés provinciaux.

« Votez pour l’intérêt de la province et non de la tribu 4 sénateurs compétents, loyaux envers la population, redevables et qui vous ont convaincu à travers leur vision pour la province. Nous ne voulons plus des sénateurs, qui, une fois arrivés à Kinshasa, se la coulent douce dans les maisons huppées et climatisées et oublient qu’ils doivent revenir en province, sillonner tous les 8 territoires plus la ville de Bukavu car ils sont représentants de la province. Nous ne voulons plus des sénateurs qui ne vont pas s’investir pour arracher que les 40% de recettes nationales soient retenues à la source pour répondre aux exigences du développement de la province et qui vont attendre que les agents du gouvernorat et ceux de l’assemblée provinciale et vous-même puissiez passer plus de 10 moins impayés. Plus question des sénateurs qui oublient qu’il faut finaliser les travaux de réhabilitation de l’aéroport de Kavumu, réhabiliter les routes nationales, investir pour la province etc. ».

Un bon Gouverneur

La Société Civile avertit les députés qu’elle ne voudra plus d’un Gouverneur qui va obéir aveuglément à son autorité morale en sacrifiant la population du Sud Kivu et en perturbant le bon fonctionnement des institutions provinciales à travers un simple télégramme qui n’a aucun soubassement ni valeur juridique.

« A cause d’un télégramme, vos prédécesseurs ont été bloqués deux mois à Kinshasa et ont été interdits de siéger à la session de septembre 2024, laquelle devrait doter la province d’un budget pour l’exercice 2024. Vous en souffrez déjà car depuis trois mois que vous avez commencé à siéger, vous n’aurez touché qu’une modique somme de 135.000 FC. Vos prédécesseurs sont partis sans avoir perçu les indemnités de sortie. Vous avez commencé à siéger sans avoir perçu vos indemnités d’entrée. Nous savons que certains candidats vous ont sensibilisé, vous ont fait des dons de campagne, profitant de votre vulnérabilité économique actuelle mais ne votez pas pour eux s’ils ne vous ont pas convaincu par rapport aux solutions réalistes qu’ils doivent apporter aux multiples problèmes de gouvernance du Sud Kivu, lesquels se sont aggravés les 5 ans passés ».

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La Société Civile du Sud-Kivu rappelle aux députés provinciaux que s’ils votent mal, ils seront comptables du dysfonctionnement de la province. « Et comme vos électeurs, nous n’allons plus supporter cette attitude ».

« C’est votre premier exercice parlementaire, votre premier test pour voir si oui ou non vous aimez cette province. Nous savons que vous avez des autorités morales qui vous donnent des consignes de vote au nom de la discipline du parti et qui peut être ne vous ont pas soutenu pendant votre campagne électorale. A vous de décider si le mandat appartient au parti ou au peuple qui vous a élu en espérant que vous le présenterez valablement car une chose est très sûre: le siège vous appartient maintenant. Rappelez-vous qu’à la législature de 2006 qui s’est prolongée en 2018 faute d’organisation des élections législatives provinciales en 2011, sur 36 élus provinciaux, seulement 3 étaient réélus, législature 2018, une dizaine sur 48 réélue. Prenez en conscience, évitez de vous vendre à vil prix, évitez des mots d’ordre contre les intérêts de la province d’où qu’ils viennent, évitez la corruption qui vous affranchi et votez utile pour l’avenir radieux de cette province qui est la vôtre et la nôtre ».

Pour la Société Civile, c’est possible de changer le narratif de la province du Sud Kivu pour les 5 ans à venir.

« Nous voulons un Sud-Kivu prospère ! ».

Séraphin Mapenzi
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