Accès Humanitaire

Combien des victimes civiles ont été enregistrées dans la récente incursion des assaillants armés dans la ville de Bukavu ? C’est en tout cas la question principale chez les défenseurs des droits humains alors que les autorités politiques de la province n’ont annoncé qu’un bilan du côté assaillants et des Forces de défense et de sécurité.

Au cours d’une adresse à la Presse, le Gouverneur du Sud-Kivu a affirmé que les Forces de défense et de sécurité ont tué au moins 6 assaillants armés qui ont fait incursion dans plusieurs Quartiers de la ville de Bukavu, la nuit de mardi 2 au mercredi 3 novembre 2021. 3 membres des forces de défense et de sécurité ont été tués. Parmi eux, 2 militaires et un policier.

Lire aussi: Bukavu : les assaillants pas encore « totalement identifiés » (Gouverneur)

Le Gouverneur Ngwabidje n’a nullement fait allusion aux victimes civiles. Pourtant, dans des Quartiers surtout ceux de l’axe Panzi-Cahi, la douleur est intense : des familles ont perdu leurs membres.

La Société Civile de Panzi et Cahi déplore la mort d’au moins 7 personnes par balles lors des affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les miliciens.

A Cahi spécialement, la Société Civile renseigne que deux personnes sont mortes. L’une dans un « publiphone » à côté de chez « Rugoboza » et l’autre atteinte par balle perdue sur avenue « Camp « Régie ».

Lire aussi: Incursion armée à Bukavu : au moins 6 assaillants tués (Officiel)

« Dans notre quartier Cahi, nous avons enregistré deux personnes qui sont décédée par balles. Elisha et l’autre Mukamba, tous deux des jeunes du Quartier Cahi », affirme Shukuru Lwekya, Président de la Société civile sous noyau de Cahi.

La Société de Civile du quartier Panzi donne quant à elle un bilan de 5 personnes décédées.

« A Panzi, nous avons enregistré au moins cinq morts. Trois personnes qui sont bien connues et deux autres non autrement identifiées. Parmi les victimes, figurent un petit enfant de Mulengeza qui a reçu une balle perdue à la tête. Nous avons aussi répertorié six blessés graves par balle », renseigne Murhula Machumbiko Vice-Président de la Société civile sous noyau de Panzi.

Les hôpitaux ont reçu des blessés et des morts dans les rangs des civils

Au Centre Hospitalier de Cahi, Wabulakombe Philémon, infirmier, affirme que leur ambulance a conduit un corps sans vie d’un jeune garçon à la morgue de l’Hôpital Général de référence de Bukavu et 7 blessée par balles.

Quant à l’Hôpital de Référence de Panzi, les services des urgences ont reçu un corps sans vie d’une femme tuée par balle et un enfant d’environ 4 dans un état critique mais qui n’a pas malheureusement survécu.

« Nous avons reçu deux personnes dont un enfant de 4 ans qui a été touché par balle et que nous n’avons pas pu sauver malheureusement. Donc, il est décédé quelques heures après. Nous avons reçu aussi dame qui est arrivée alors qu’elle était déjà décédée. Elle est morte par balle. Toutes ces personnes venaient des quartiers périphériques de l’Hôpital de Panzi, à l’Essence précisément », indique Docteur et Chirurgien à l’Hôpital de Panzi, Lungere Bazibuhe Prospère.

Lire aussi: Attaque de Bukavu: des habitants ont parlé avec des assaillants (Témoignages)

C’est donc au moins 7 civils répertoriés par les acteurs de la Société Civile de deux côtés et des hôpitaux. Le bilan pourrait encore être lourd.

Pour l’instant, la Société Civile condamne le silence de l’autorité sur le bilan humain du côté civil.

D’autres se questionnent déjà sur les morts des porteurs d’armes annoncées par les autorités. Sont-elles différentes de celles avancées par les acteurs sociaux ? Les autorités ont-elles délibérément crée la confusion dans le cas des personnes tuées du côté des porteurs d’armes et des civils ?

Lire aussi: Attaque armée à Bukavu: la Société Civile parle d’un « sabotage » des institutions de la République

En tout cas, la situation reste floue après cette communication du Gouverneur. Les uns et les autres attendent de lui une autre communication pour fixer l’opinion autour de ce qui s’est passé et du bilan de tous les côtés.

Le Gouverneur Ngwabidje a quand même annoncé que les enquêtes se poursuivent et qu’il pourrait communiquer au fur et à mesure. Ce sera peut-être l’occasion de rendre hommage à ces victimes civiles « oubliées » dans la première communication.

Jean-Luc M.

Share.

Un commentaire

  1. GASTON BADESIRE on

    C’est tout ça les signes pr clarifier la mauvaise gouvernance de la province et du pays entier ns sommes gouverné autrement le résultat sont là l’insécurité ns avons besoins des autorités qui anticipent les évènements des autorités visionnaires et non des affairistes des touristes sans programme d’action pr son peuple
    Chers compatriotes sortons de la naïveté pr aidé la génération Future
    Je décourage les gens qui ont choisi la violence comme mode de revendications aux autorités d’appliquer la bonne gouvernance pr éviter les frustrations.

Leave A Reply

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.