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Au moins un mort. C’est le bilan provisoire des récentes violences entre des jeunes des communautés Bafuliru et Barundi à Bwegera, groupement de Kakamba, Chefferie Plaine de la Ruzizi en territoire d’Uvira au Sud-Kivu.

Une situation déclenchée à la suite d’un passage à tabac du Chef de groupement mais côté barundi par des jeunes identifiés comme bafuliru. (Côté barundi en effet, parce qu’il existe un autre chef de groupement côté bafuliru. Un dualisme à la tête de beaucoup d’entités et qui est source de plusieurs tensions).

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A la suite de cet incident, des jeunes, femmes et des enfants de cette communauté ont barricadé la route nationale numéro 5 dans la matinée de ce 4 Novembre 2023.

Une goutte d’eau qui fait déborder le vase et qui sera à l’origine de violents combats entre les jeunes de ces deux communautés.

« La route nationale numéro 5 a été barricadée par des femmes et les enfants à Bwegera, ils réclamaient justice! Ces manifestants disaient aussi non au tribalisme et au dualisme du pouvoir dans cette entité et dans le groupement de Kakamba en particulier. Ceci a été causé après la torture et blessure infligée au chef de groupement, Nzotuma Bahati Jacques. Il a été tabassé hier soir vers 18 heures par certains jeunes porteurs des fouets et des fers à béton au bureau de la PNC », expliquait APEVOV, une organisation des droits de l’homme de la Plaine de Ruzizi.

Kakamba
Colère à Bwegera

APEVOV ajoute que ce chef de groupement a été sauvé par certains résidents sans aucune intervention des éléments de la police, alors qu’il était à leur bureau pour plaider la cause de certaines personnes détenues depuis plus de 3 jours dans le cachot. C’est d’ailleurs cette libération que d’autres n’ont pas supporté.

Le bilan provisoire jusque ce lundi faisait état d’un mort. Des émeutiers ont utilisé des armes blanches et à feu, expliquent plusieurs sources sur place. Resultats, plusieurs dizaines de personnes blessées depuis le début de ces affrontements.

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« Depuis le 4 jusqu’au aujourd’hui 6 novembre 2023, plus de 45 personnes sont blessées et victimes du conflit. Elles sont internées dans des centres sanitaires de la région », explique l’organisation APEVOV.

Des populations fuient leurs maisons

Cette situation d’affrontements entre membres de ces deux communautés inquiète au plus haut point des habitants. Nombreux d’entre eux ont choisi de quitter leurs domiciles vers des lieux supposés sécurisés.

L’organisation APEVOV explique que plusieurs d’entre eux se dirigent sur vers Luvungi, Luberizi, Sange pour y passer nuit en attendant d’avoir des bonnes nouvelles.

Des habitants ayant fui la région évoquent des véritables affrontements avec des projectiles, des fouets, et armes létales dont les AK-47.

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Ce conflit entre les deux communautés Barundi et Bufulero à Bwegera dans le territoire d’Uvira existe depuis plusieurs années déjà. Chaque fois, des citoyens de deux parties au conflit meurent lors de manifestations ou accrochages entre ces communautés.

Une situation qui pourrait s’aggraver en cette période électorale où des acteurs politiques tentent de diviser pour s’affirmer dans leurs communautés différentes.

L’Etat congolais, lui, reste silencieux mais l’ampleur des dégâts devient inquiétante et les acteurs sociaux de la région appellent à une reprise urgente en mains de la situation pour éviter le pire.

Claudine Kitumaini
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