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    La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a convoqué l’électorat pour l’élection des Gouverneurs et Vice-Gouverneurs mais également des sénateurs. Pendant les 5 dernières années, Théo Ngwabidje a gouverné d’une main de fer la très politique province laissant un goût amer chez des acteurs sociaux et défenseurs des droits humains. Pour cette année, la course à Nyamoma pourrait être rude.

     D’abord, sur le plan politique, la course se jouera entre UDPS et Alliés, AFDC et Alliés et UNC et Alliés. Les trois forces politiques devraient logiquement se battre pour diriger le Sud-Kivu. Il faut dire qu’à l’issue des élections de décembre dernier, seules 4 forces politiques se dégagent en ce moment à l’Assemblée Provinciale.

    Les forces politiques dans la bataille

    Il s’agit de l’AFDC-A de Modeste Lukwebo, l’UNC de Vital Kamerhe, l’UDPS et alliés, le parti présidentiel ou enfin l’ANCE de Norbert Katintima.

    Au cours de cette législature, c’est l’AFDC-A de Lukwebo qui a pris le poste titulaire de Gouverneur après d’âpres négociations avant que son candidat ne change de camp à plusieurs reprises pour se maintenir au pouvoir. Ce regroupement a avec lui seul 12 députés provinciaux.

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    Il n’est donc pas exclu que les autres réclament cette place pour tenter d’équilibrer les choses.

    L’UNC de Vital Kamerhe qui a eu le Vice-Gouverneur dans la législature de 2018, pourrait également se prévaloir de ce poste de numéro 1 du Sud-Kivu. Avec ses 11 députés provinciaux plus les 3 autres de AB/50 qui sont des alliés dans le PCR, cette formation politique va sûrement mettre la barre haut dans les négociations.

    Vient ensuite l’UDPS. Le parti présidentiel pourrait décider de négocier le gouvernorat du Sud-Kivu après la gouvernance de son combattant Théo Ngwabidje Kasi. En province, le parti et ses alliés peuvent se féliciter d’avoir eu 11 sièges.  Ils peuvent sur papier compter sur les trois autres alliés de APOCM.

    L’autre force c’est l’ANCE de Norbert Katintima. Forte de ses quatre députés provinciaux, la formation de Norbert Basengezi pourrait soit cavalier seule soit pencher la balance en faveur de l’un ou l’autre camp. Katintima a sûrement besoin de faire bonne figure à l’UDPS et tout pourrait aller de ce côté-là. Il n’est pas exclu que la formation politique se penche vers un autre allié.

    Ces forces politiques vont se livrer une guerre sans merci dans un contexte politique caractérisé par des coups bas et des alliances qui se font et se défont.

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    L’autre élément qui va entrer en ligne de compte c’est la représentativité provinciale. Au Sud-Kivu, le débat est houleux sur les axes géographiques qui devraient diriger la province au cours de ce mandat.

    L’axe Nord, c’est-à-dire Walungu, Kabare, Kalehe, Idjwi est accusé de prendre continuellement la tête de la province depuis 2006. L’axe sud, qui est Uvira, Fizi, Mwenga, Shabunda voudrait lui aussi négocier la première place pour cette fois.  Là encore, le débat sera houleux et suscite généralement des passions et de la manipulation.

     Les Chefs coutumiers s’invitent à la danse

    Seulement 44 députés provinciaux sont connus jusque-là pour l’Assemblée provinciale. Quatre autres vont venir des chefs coutumiers lors de la prochaine cooptation.

    Comme pour toutes les législatures, certain.e.s chefferies et secteurs devront désigner des chefs coutumiers qui feront partie de la nouvelle Assemblée Provinciale.

    Même si en théorie les chefs coutumiers ne sont pas politiquement rangés, il est clair que nombreux ont des accointances avec des personnalités et partis politiques. La situation sera scrutée pour savoir vers quelle force politique chacun d’eux sera penché.

    Négociations au niveau national et volonté du Chef de l’Etat

    Ces calculs devront également tenir compte de la négociation pour le lead de l’Assemblée provinciale mais également au niveau national.

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    Généralement, les négociations se tiennent en termes de partage sur le plan national et cela pourrait conditionner la suite.

    Un autre élément qui devrait intéresser, c’est la volonté de Félix Tshisekedi, le Président de la République. Dans le cas où aucun compromis n’est trouvé, le Chef de l’Etat pourrait choisir une personnalité à proposer à l’Assemblée Provinciale.

    Pour l’instant, les jeunes et les femmes espèrent que l’un d’entre eux pourrait être choisi pour gouverner le Sud-Kivu. Une province à multiples défis.

    Jean-Luc M.

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