Intervenons-nous

Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu exprime sa déception face à l’incapacité du gouvernement congolais à honorer ses promesses faites aux enseignants de Bibwa. Sa présidente, Nene Bintu Iragi, dénonce cette situation et plaide pour une réduction des salaires dans le budget 2025 de tous les animateurs des institutions afin de favoriser le développement du secteur éducatif, qui est crucial pour toute la nation.

Au cours d’un entretien avec La Prunelle RDC, à l’occasion de la rentrée scolaire 2024-2025, le Bureau de la Société Civile du Sud-Kivu a exprimé sa solidarité avec les enfants et les parents déplacés dans la province voisine du Nord-Kivu, qui n’ont pas pu bénéficier de leurs droits à l’éducation en raison de la guerre imposée par le Rwanda et l’Ouganda.

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La Société Civile du Sud-Kivu souligne que cette rentrée scolaire intervient alors que plusieurs écoles du territoire de Kalehe sont occupées par des déplacés, empêchant ainsi l’accès des élèves aux établissements scolaires.

Nene Bintu a suivi avec attention les discussions entre le gouvernement congolais et les différents syndicats des enseignants à Kinshasa (Bibwa) la semaine dernière.

« Nous avons appris que, lors de ces discussions particulièrement houleuses, le gouvernement a promis fermement de verser cinquante mille francs congolais à chaque enseignant avant la rentrée scolaire ».

Cependant, cette promesse n’a pas été respectée, ce qui a conduit à une grève dans la province du Sud-Kivu.

« De plus, nous avons appris qu’il a été convenu que cent mille francs pourraient être ajoutés au salaire des enseignants d’ici janvier 2025. Nous sommes profondément déçus par l’attitude du gouvernement qui ne respecte pas ses engagements et continue de maintenir les enseignants dans une situation précarisée, alors que tous les efforts du gouvernement semblent être concentrés sur la guerre dans l’Est de la RDC »

Pour la Société Civile du Sud-Kivu, l’instabilité sécuritaire depuis plusieurs années ne justifie pas le fait de négliger l’éducation dans le pays, malgré les difficultés que cela engendre pour les habitants.

« L’argument selon lequel la guerre dans l’Est de la RDC justifie la négligence du secteur éducatif est infondé. En effet, malgré la guerre, les salaires des animateurs des institutions n’ont pas baissé. Les institutions consomment plus de 60 % du budget national, ce qui est inacceptable »

À l’approche de la session de septembre au Sénat et à l’Assemblée nationale, le Bureau de Coordination appelle les députés à faire preuve de conscience lors de cette session budgétaire. Le BCSC-SK soutient la politique de gratuité de l’enseignement et demande des mesures d’accompagnement.

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« La première mesure est de prendre en compte les besoins des enseignants qui éduquent nos enfants. Tous les enseignants sont des parents, et nous pensons que si leurs besoins sont pris en compte, nous aurons une éducation de qualité ».

Enfin, le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu appelle les élus à réduire le train de vie des institutions et à allouer un budget conséquent au secteur de l’éducation.

« Nous espérons que cette grève, qui vient de commencer, sera la plus courte possible et que le gouvernement prendra rapidement ses responsabilités pour sauver l’année scolaire. Il est également urgent de trouver une solution pour les enfants du territoire de Kalehe dont les écoles sont occupées », conclut Nene Bintu.

Séraphin Mapenzi

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