Au Sud-Kivu, la bataille pour le Gouvernorat est ouverte. L’élection du nouveau Gouverneur interviendra avant celle de 4 sénateurs du Sud-Kivu. Plus de 55 candidats sénateurs ont été enregistrés par le Bureau de Réception et de Traitement de Candidature (BRTC) Sud-Kivu. Au moins 23 candidats Gouverneurs sont également dans la course. Une course qui intéresse également plusieurs jeunes.
En ce qui concerne les enjeux politiques du moment au Sud-Kivu, pour la première fois les jeunes se sont lancés en masse dans la course avec ces acteurs politiques qu’on surnomme « notables ». C’est le cas de plusieurs jeunes qui ont décidé de se porter soit comme candidats Gouverneur, soit comme candidats sénateurs.
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En consultant la liste affichée par la Centrale électorale, l’on constate que plus de la moitié de ceux qui ont déposé leurs candidatures sont majoritairement jeunes dont l’âge varie entre 30 et 40 ans.
En République Démocratique du Congo, le pays est chroniquement jeune, avec une jeunesse qui représente près de 70% de la population. Cependant, les institutions sont essentiellement gérontocratiques, avec peu de jeunes et peu de femmes, donc peu inclusives. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Dans un premier temps, le système électoral ne favorise pas les personnes avec peu de moyen financier, alors que le pays a une jeunesse qui n’a pas ces capacités financières pour briguer les élections.
Au Sud-Kivu, plusieurs jeunes se présentent comme les candidats du changement et de la rupture. Ils ont décidé tout simplement de rejoindre la politique et se disent capables de proposer une offre politique qui répond aux préoccupations et aux attentes de la population du Sud-Kivu.
Depuis l’indépendance, il s’est installé un système qui ne favorise pas l’identification des jeunes et des femmes pour leur inclusion, afin d’avoir des institutions qui se rapprochent de la société. L’on constate un grand déphasage entre les institutions politiques et la jeunesse.
Mais comment arriveront-ils à imposer leur jeu dans un contexte où généralement la jeunesse s’est toujours dispersée lors des échéances électorales ? Paradoxalement, les jeunes votent difficilement pour leurs semblables. Certains votent pour les vieux parce qu’ils ont la capacité de mettre des ressources financières dans la campagne pour capter le vote des jeunes.
Ces jeunes pourront-ils s’en sortir? C’est en tout cas la grande question que plus d’un observateur se pose. Néanmoins, pour cette législature, les jeunes pourraient compter sur la configuration actuelle de l’organe délibérant composé essentiellement des jeunes députés.
En effet, nombreux de ces jeunes députés provinciaux ont fondé leur campagne sur des discours appelant au rajeunissement de classe politique. Ils sont également les fruits des multiples campagnes menées depuis des années par des organisations des jeunes appelant à l’élection des jeunes.
Ils auront donc le temps de prouver qu’ils croient en la force de changement portée par les jeunes.
L’élection des sénateurs et du Gouverneur paraît pour eux le premier test à travers lequel la population va découvrir si réellement ils sont partisans du rajeunissement comme ils l’ont prêché pendant la campagne électorale.
Malheureusement, une grande partie de cette jeunesse est certes organisée en beaucoup de mouvements, mais il n’existe pas une synergie de façon à ce que le rapport de force change en leur faveur dans l’accès aux postes de responsabilité.
Il existe aussi une grande catégorie de la jeunesse qui est presque défaitiste, qui ne croit plus aux acteurs politiques en place. Des acteurs politiques qui sont sur scène depuis des décennies ont également développé des mécanismes pour tirer profit de la jeunesse.
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