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Comme au deuil, les femmes de la ville de Bukavu ont célébré la Journée internationale des droits des femmes dans un état de colère. Contrairement à la coutume de la commémoration, la fête du 8 mars 2024 a été célébrée en noir. Les femmes sont fâchées contre l’agression Rwandaise à travers les rebelles du M23. Une marche de soutien aux victimes de la guerre a été organisée dans la ville de Bukavu ce 8 mars.

Femmes et hommes genrés, habillés tous en noir avec des calicots à la main scandant des chansons hostiles à Paul Kagame. Le Président rwandais est accusé d’être l’auteur principal des massacres de l’Est de la République démocratique du Congo.

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« Femmes et filles sont la première victime de violence atroces à l’Est de la RDC, Stop aux violences ! Une paix durable à l’Est, des opportunités pour les jeunes filles. La guerre ça suffit, justice pour la femme de l’Est «  on ne construit pas la paix sur les fosses communes…», pouvait-on lire sur leurs calicots.

Visages renfrognés en signe de colère et de deuil, les manifestants ont quitté l’avenue Mbaki vers le Gouvernorat du Sud-Kivu.

Une mobilisation tous azimuts des femmes de différents groupes, associations, organisations de la Société civile et femmes politiques de la ville de Bukavu et de la périphérie.

Les femmes du Sud-Kivu partagent la douleur que vivent les femmes du Nord-Kivu.

Mireille Mbuyi Kabange, Présidente de la Nouvelle Société civile Congolaise au Sud-Kivu, explique que le noir des femmes est une expression de la demande du respect à la femme congolaise qui donne la vie et qui, en retour, est privée de la vie par les groupes armés, les violences sexuelles, la crise économique.

« En plus de ces inégalités observées dans les différentes instances de prise de décisions par rapport à la parité, c’est encore la femme qui subit le poids du viol et d’autres formes de violences lui imposés par les confits et guerres à répétition à l’Est de la RD Congo. Pourtant, le regard porté sur le dynamisme social montre que ce sont les femmes, qui, par leurs diverses occupations et activités socio-économiques constituent le pilier de survie des ménages et des communautés », dit Mireille Mbuyi.

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Dans la lecture du mémorandum, déposé auprès Marc Malago Kashekere, Gouverneur ad intérim, les manifestantes demandent à la communauté internationale de prendre des sanctions concrètes à l’endroit des pays agresseurs et des seigneurs de guerres.

Elle n’oublie pas la communauté régionale et sous régionale qui doit, à son tour veiller sur le respect de la souveraineté de chaque État.

Au gouvernement congolais, les manifestants demandent de sanctionner les auteurs des crimes de guerres par l’application stricte de la loi à travers la lutte contre l’impunité.

« Rétablir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national en général et de la partie orientale en particulier, mettre en application les textes et les conventions internationaux et régionaux ratifiés sur les droits humains et barrer la route contre toute tentative de balkanisation », demandent les manifestants.

Les leaders locaux quant à eux doivent surveiller tout mouvement des personnes et des leurs biens au sein de la communauté en collaboration avec la population et les services de renseignement.

Mireille Mbuyi encourage les femmes du Nord-Kivu dans l’espoir d’une paix dans les prochains jours.

Elle rappelle cependant que la participation de la femme aux instances de prise des décisions est un droit garanti par la constitution et non une faveur que les hommes accordent aux femmes.

En RDC, cette journée a été célébrée sous le thème « accroitre des ressources nécessaires en faveur des femmes et des filles, dans la paix, pour un Congo paritaire ».

Marie Adienne Riziki

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