Un an après les massacres perpétrés par des présumés rebelles ADF-MTM-ISCAP à Baswagha-Madiwe, dans le territoire de Beni, une journée commémorative a été organisée ce jeudi 12 juin 2025 en mémoire des centaines de civils assassinés dans la localité de Bapakombe-Pendekali.
En signe de deuil et de respect, toutes les activités socioéconomiques ont été suspendues dans le groupement. La population, en grande partie composée de jeunes, s’est mobilisée dès l’aube pour assainir le cimetière de Mako, à Manzali, où reposent de nombreuses victimes.
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Une cérémonie religieuse a été tenue à l’église 55ᵉ CEBCEE Cantine, en présence des autorités coutumières, civiles et politiques, ainsi que des leaders communautaires. Ce temps de recueillement a été l’occasion de rendre hommage aux disparus, mais aussi de lancer des appels pressants pour la sécurité.
Claude Kapakasi, président de la Société Civile locale, a plaidé pour un renforcement urgent des effectifs militaires dans la zone, dénonçant une insécurité persistante. Il a rappelé que des infrastructures publiques comme le bureau de la localité avaient été incendiées, et que de nombreux habitants vivaient encore en déplacement, ne revenant que temporairement pour leurs activités champêtres.
« La sécurité reste trop faible. Nous demandons à l’armée d’augmenter les effectifs dans notre localité. La population et les services de sécurité doivent travailler main dans la main pour le rétablissement de la paix », a-t-il déclaré.
Le député provincial Alain Siwako, également présent à la commémoration, a exhorté les jeunes engagés dans les groupes Wazalendo à concentrer leurs efforts sur les véritables ennemis que sont les ADF et le M23. Il a encouragé la collaboration étroite avec les forces loyalistes pour restaurer la quiétude dans la région.
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« Il y a un an, des civils ont été massacrés à Cantine, Masala, Masau, Keme et d’autres localités. J’invite les jeunes à coopérer avec l’armée et à se concentrer sur la traque des groupes armés », a-t-il insisté.
En solidarité, le secteur voisin des Bapere (territoire de Lubero) a également observé une journée de deuil.
Pour rappel, selon les forces vives locales, plus de 200 civils avaient été tués en l’espace d’une semaine dans les localités du groupement Baswagha-Madiwe, sans compter les disparus, les déplacés, les maisons incendiées et les biens pillés.