Intervenons-nous

Il se déroule depuis quelques jours au Tribunal de commerce de Bukavu un procès opposant la maison de télécommunication Airtel Congo RDC SA et certains de ses abonnés lésés.

Déjà  ce mercredi 5 juin 2024, les parties opposées ont fait la plaidoirie devant le Tribunal de Commerce. Mais avant cette étape, les deux parties ont eu à présenter chacune leurs moyens de défense.

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Dans leur exploit, les victimes de la mauvaise connexion de Airtel, représentées principalement par Me Claude Barhimanya ont dénoncé les actes délibérés à travers la maison Airtel qui se décide de couper sa connexion à tout moment.

Les avocats des victimes ont cité par exemple la journée du 8 avril dernier où la connexion de « Airtel » a été coupée de 13 heures jusqu’à 21 heures sans que cette société ne présente aucune raison aux abonnés.

Ces derniers ont évoqué l’injustice dans la facturation via le service « Airtel » money qui s’opère selon les humeurs de la société Airtel.

Une autre victime qui a rejoint l’action de Claude Barhimanya comme Intervenant volontaire a indiqué avoir perdu son parent au village par manque d’assistance n’ayant pas eu la possibilité d’intervenir en sa faveur en payant les soins ce jour-là suite à la mauvaise connexion de « Airtel » qui n’a pas permis l’opération. Il n’a été informé du décès de son parent que le lendemain après que la connexion se soit rétablie.

Pour la victime, Airtel est un réseau qui n’a aucune considération pour le peuple congolais.

Plusieurs autres faits portant préjudices aux abonnés ont été étalés devant le tribunal et les victimes ont exigé une réparation en condamnant Airtel au paiement des dommages.

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Le préjudice étant certain selon le collectif d’avocats des victimes, il a été demandé que le tribunal condamne « Airtel » au paiement de 125 milles dollars aux victimes et que la masse des frais d’instance soit mise à charge de la maison Airtel.

Le collectif d’avocats de « Airtel » a dans sa plaidoirie demandé au tribunal de juger l’action de Me Claude Barhimanya irrecevable parce que « mal dirigée ».

Pour la partie « Airtel », la dénomination Airtel Congo RDC SA est différente de celle Airtel RDC Congo SA évoquée par le demandeur. Pour les avocats de Airtel, l’action est orientée vers une autre personne morale.

Les avocats de Airtel ont dans leurs conclusions expliqué que le contrat d’adhésion qui lie la société et ses clients est volontaire. Pour eux, un abonné lésé peut librement décider de quitter le réseau.

Le ministère public bien que se reconnaissant également victime des perturbations ses services de Airtel s’est quand-même joint aux conclusions de la partie défenderesse en soutenant tous leurs moyens, en demandant que l’action des victimes soit déclarée recevable mais non fondée.

Le Tribunal a pris l’affaire en délibéré et rendra son jugement dans le délai de loi.

Un procès pédagogique !

Pour la victime Me Claude Barhimanya (principal initiateur de l’action), ce procès vise non seulement à rétablir l’ordre mais aussi servir de leçon à la maison Airtel qui selon lui n’a aucune considération aux milliers des congolais abonnés à son réseau.

« J’ai décidé d’assigner la maison Airtel en justice parce que ça faisait un temps que cette maison causait des dommages aux congolais que nous sommes. Nous les abonnés de Airtel nous souffrons le plus que d’autres abonnés d’autres réseaux de télécommunication. Vous avez été à l’audience et vous avez vu comment les avocats ont prouvé à Airtel qu’en date du 8 avril il y a eu coupure de la connexion. Moi je me suis dit que si nous n’avons pas des structures qui peuvent aider à défendre les droits des consommateurs, la justice peut nous aider d’une manière ou d’une autre à restaurer les droits des congolais perdus. Parce que ça devient une humiliation », a soutenu Me Claude Barhimanya.

Réagissant aux conclusions des avocats de Airtel qui ont soutenu que les abonnés lésés sont libres de se choisir un opérateur de téléphonie mobile, l’avocat dénonce de l’orgueil.

« Vous avez vu à l’audience l’orgueil avec lequel une société multinationale étrangère traite ses abonnés. Elle va jusqu’à dire que c’est un contrat d’adhésion et voilà, on n’a pas besoin de vous. Voyez-vous jusqu’où nous sommes humiliés sur notre propre sol? Ça doit cesser ! »,a dénoncé Me Claude Barhimanya.

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Pour plusieurs personnes qui se sont déplacées pour assister à ce procès, la justice doit dire le droit.

Il faut dire qu’à plusieurs reprises, les organisations de la Société civile et les mouvements citoyens ont déploré le manque de sérieux dans les services de Airtel. Des sit-in ont d’ailleurs été organisés devant le bureau de « Airtel » pour dénoncer la mauvaise qualité des services de « Airtel ».

Récemment, la Ligue des Consommateurs des Services au Congo Kinshasa (LICOSKI) a recommandé à la Société  Airtel de mettre de l’ordre et du sérieux dans la vente de ses cartes SIM.

Pour la LICOSKI, la « légèreté » dans la vente des cartes Sim constitue un sérieux problème sécuritaire qui facilite notamment les kidnappings. La LICOSKI s’est indignée de voir que la demande des rançons en monnaie électronique continue à se faire à travers AirtelMoney.

Elle a également dénoncé plusieurs cas d’escroqueries et piratage des cartes SIM Airtel. Un autre problème identifié par la LICOSKI est celui de la facturation de manière injuste et non transparente des services de télécommunication.

Bertin Bulonza

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2 commentaires

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