Accès Humanitaire

    L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est alarmée ce mardi 16 février 2021; par les atrocités commises par les groupes armés dans l’est de la RDC, qui s’inscrivent dans un schéma systématique visant à perturber la vie des civils; à susciter la peur et à créer des ravages.

    Après une année dramatique, les meurtres et les enlèvements ont continué en 2021 au Nord-Kivu; où les attaques ont également été dirigées contre les civils déplacés. Le 24 janvier, un groupe armé a tué deux hommes et gravement blessé six autres lors d’une incursion dans un site de personnes déplacées de force dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu.

    «En 2020, les partenaires du HCR ont enregistré un record de plus de 2.000 civils tués dans les trois provinces orientales (1.240 en Ituri, 590 au Nord-Kivu et 261 au Sud-Kivu) »; a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR lors d’un point de presse à Genève, ajoutant que « la majorité de ces attaques ont été attribuées à des groupes armés ».

    Une semaine avant cette attaque de fin janvier, trois personnes vivant dans un site de déplacés de Kivuye soutenu par le HCR dans le territoire de Masisi; ont été « kidnappées lors de raids menés par un groupe armé ».

    Selon l’Agence onusienne, ce groupe armé a également imposé un couvre-feu à 19 heures dans la région; après quoi il se rend chez les résidents pour les contraindre à payer « une taxe » de « sécurité ».

    Des groupes armés occupent de force des écoles et des maisons

    Onu Info note qu’en novembre 2020, des groupes armés avaient aussi introduit des « taxes illégales »; sur les personnes qui veulent accéder à leurs fermes dans leurs villages d’origine en territoire de Rutshuru. « Les personnes déplacées n’ont pas les moyens de payer ces taxes imposées car elles n’ont pas de revenus, ce qui aggrave la situation », a indiqué le porte-parole du HCR.

    Plus de 88.000 personnes déplacées résident dans 22 sites soutenus par le HCR et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Beaucoup d’autres vivent dans des sites spontanés, tandis que 90 % environ sont hébergés dans des communautés d’accueil.

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    Plus largement, le HCR et ses partenaires ont entendu de nombreux témoignages de personnes ayant survécu à ces violence sciblées. Entre décembre 2020 et janvier 2021, au moins sept incursions de groupes armés dans cinq sites différents ont été signalées dans le territoire de Masisi. « Les attaques des groupes armés sont menées sur la base de soupçons de collaboration avec d’autres groupes ou avec les forces de sécurité congolaises », a fait valoir M. Baloch.

    « Si les opérations militaires de l’armée congolaise contre les milices sont plus souvent couronnées de succès que par le passé; les forces armées n’ont pas la capacité de maintenir le contrôle des zones qu’elles sécurisent », a-t-il précisé, relevant que cela laisse ainsi « aux acteurs armés la possibilité de reconquérir ces zones et de s’imposer à la population locale ».

    Face à ces développements sécuritaires préoccupants, le HCR appelle tous les acteurs à respecter le caractère civil et humanitaire des sites de déplacés. L’Agence onusienne plaide également « pour des enquêtes rapides et indépendantes sur les crimes commis; afin que les auteurs puissent être traduits en justice ».

    Selon le HCR, plus de 5 millions de personnes ont été déracinées par l’insécurité et la violence en RDC au cours des deux dernières années. Le Nord-Kivu compte à lui seul près de deux millions.

    Museza Cikuru

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