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    Nicolas Kyalangalilwa, leader des jeunes et Président Fédéral du parti politique Leadership Gouvernance et Développement (LGD) est revenu sur la décision d’invalider plus de 80 candidats députés nationaux, provinciaux et conseillers municipaux en République Démocratique du Congo à la suite des élections du 20 décembre 2023.

    En quelques points, Nicolas Kyalangalilwa critique les actes de la CENI après la décision invalidant des candidats députés nationaux, provinciaux et conseillers municipaux.

    D’abord, Nicolas Kyalangalilwa rappelle que la CENI reconnaît qu’il y a eu fraude pour les opérations électorales du 20 décembre 2023 en sanctionnant 82 candidats et d’annuler les scrutins dans plusieurs circonscriptions et qu’il  n’est donc plus question de « prouver un fait qui est vérifié et vérifiable ». 

    Pour le Président du LGD, il n’en reste pas moins des inquiétudes cependant.

    « La CENI essaye maladroitement de circonscrire l’étendue ainsi que l’impact de la fraude, en les présentant comme des faits isolés. Cependant, tout le monde sait que les phénomènes de bourrage d’urnes, monnayage des voix et de possession des machines DEV étaient généralisés et systématiques : les rapports d’observations électorales l’attestent. La question est de savoir pourquoi la CENI veut cacher des faits qui sont apparents ? Qui essaye-t-elle de protéger ? Comme le dicton le dit « Est voleur celui qui est pris. Le voleur qui n’est pas pris passe pour un honnête homme. » Il est plus qu’évident pour n’importe quel observateur que ce processus de fraude a été planifiée au travers un réseau. Est-ce d’une manière institutionnelle ? », s’interroge Nicolas Kyalangalilwa.

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    Dans ce cas, insiste Nicolas Kyalangalilwa, la CENI doit s’expliquer sur son rôle « dans cette fraude systématique et à grande échelle ».

    « S’il s’agit d’un réseau mafieux officieux au sein de la CENI ou de l’USN, les responsables doivent être dénichés et poursuivis. Cela passe par des procès à l’encontre de ces 82 candidats identifiés comme membres de ce réseau. La lumière doit être faite pour éviter que ces bêtises ne se répètent dans le futur. Mais à ce stade nous n’avons vu aucune juridiction être saisie à cette fin. Assiste-t-on à une mise en scène ? »

    Nicolas Kyalangalilwa note que la crédibilité du processus électoral repose sur l’intégrité du fichier électoral ainsi que la capacité de la CENI à sécuriser le matériel sensible tel que les machines DEV.

    « Qui plus est dans ce processus, la CENI a utilisé les données électroniques pour publier les résultats provisoires des élections présidentielles. Comment la CENI explique que certains membres et cadres de l’Union Sacrée ont eu accès aux machines (et ici nous parlons des milliers des machines) ? Quel est l’étendue de ces réseaux mafieux ? Quel impact qualitatif et quantitatif ces réseaux ont eu sur les résultats des élections et les suffrages exprimés ? ».

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    Nicolas Kyalangalilwa est formel : aussi longtemps que ces questions n’auront pas des réponses claires, objectives, convaincantes au-delà du doute raisonnable, il sera difficile de croire que la fraude s’est limitée à ces 82 candidats et 4 circonscriptions.

    « Et de ce fait, il va sans dire que ce processus électoral le plus coûteux dans l’histoire de la RDC aura aussi été le plus chaotique et doit être annulé ».

    En définitif, Nicolas Kyalangalilwa, pense que la CENI devra avoir le courage de saisir la Cour Constitutionnelle en annulation de ces élections qui font la honte de la démocratie congolaise.

    «  A défaut de la CENI, le gouvernement se doit de prendre des mesures conservatoires à l’encontre de la CENI et de solliciter auprès de la Haute Cour, l’annulation pure et simple de ces élections. Oui, il s’agit là d’une pilule amère, mais pour préserver notre jeune démocratie, cette pilule doit être prise sans aucune hésitation ! ».

    Claudine Kitumaini

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