Le port public de Kalundu, deuxième plus important de la République Démocratique du Congo, est en proie à une crise profonde qui menace sa survie. Situé à Uvira, dans le Sud-Kivu, ce port stratégique est aujourd’hui confronté à une série de défis : inondations dues à la montée du lac Tanganyika, insécurité persistante, et prolifération de la contrebande.
Selon Amani Mungazi Jemes, commissaire lacustre, l’infrastructure est devenue pratiquement inopérationnelle.
« Le niveau du lac a atteint des proportions inquiétantes. Certaines zones du port sont désormais impraticables », a-t-il alerté. Le quai d’accostage est envahi par les eaux, paralysant les activités logistiques.
Outre les problèmes climatiques, la sécurité du site est gravement compromise. Des éléments identifiés comme des Wazalendo y imposent leur loi, interceptant régulièrement les marchandises en provenance de l’étranger, sans aucune formalité douanière.
« C’est un véritable paradoxe : alors que ces marchandises pourraient générer des recettes, elles sont saisies sans déclaration », a dénoncé le commissaire lacustre.
Cette situation provoque un détournement des flux commerciaux au profit des ports privés, jugés plus sûrs par les opérateurs nationaux et étrangers. Le manque à gagner pour le Trésor public est considérable, et la vocation régionale du port de Kalundu s’en trouve gravement compromise.
Face à cette dégradation alarmante, le maire intérimaire de la ville d’Uvira, Kifara Kapenda Kiky, s’est rendu sur place ce jeudi 12 juin 2025, accompagné des membres du conseil urbain de sécurité. Accueilli par les autorités portuaires, il a écouté les doléances des différents services et promis une implication personnelle dans la résolution de cette crise.
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Le maire s’est engagé à prendre des mesures urgentes pour restaurer la sécurité, réhabiliter les infrastructures et relancer les activités commerciales du port.
La survie du port de Kalundu dépend désormais d’une volonté politique forte, d’un appui sécuritaire conséquent et d’investissements ciblés. Infrastructure clé pour le commerce régional et transfrontalier, son effondrement aurait des conséquences économiques et sociales majeures pour toute la région des Grands Lacs.