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Professeur engagé, Bily Bolakonga se montre inquiet sur la tenue effective des scrutins dans des conditions optimales le 20 décembre prochain en République démocratique du Congo. Dans cette tribune, le Professeur Bolakonga revient sur les derniers événements précédents les élections au pays. Pour lui, il ne devrait pas y avoir un fétichisme sur le 20 décembre si cela pourrait permettre d’avoir des vraies élections. « RDC : le 20 décembre, élections ou chaos », voici la tribune du Prof. Bolakonga.

« A quelques jours de la tenue des multiscrutins, des inquiétudes montent quant à l’organisation effective et ordonnée des élections. La mission d’observation de l’Union Européenne vient de jeter l’éponge. Signe de discrédit ou de peur de se confronter à des réalités factuelles contre-intuitives ?

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Des arguments évoqués, il s’avère que quelques blocages lui ont été opposés. Le gouvernement, par le biais du Ministre de l’Intérieur pointe du doigt des risques d’infiltration.

Des tractations ont eu lieu pour trouver une issue heureuse mais cela semble n’avoir pas été possible alors que ladite mission devrait se déployer munie des téléphones satellitaires sur 17 des 26 provinces de la RDC.

Cette information sonne comme une alerte, peu importe le bord politique auquel l’on appartient.

Si on considère les faibles garanties en matière déploiement du matériel électoral sur terrain (problème de délai avec les contraintes physiques et techniques, les inondations dans certaines parties importantes la cuvette centrale congolaise [Tshopo, Tshuapa, Equateur, Mongala, Mai-Ndombe, …], l’incendie des Matériels dans le Mai-Ndombe, l’inaccessibilité de certaines parties du pays pour des raisons diverses [sécuritaires, dégradation très avancées des routes devenues impraticables ou exigeant le quintuple du temps nécessaire, les ruptures des ponts], …), la conclusion est que, soit des élections crédibles et inclusives n’auront pas lieu à la date prévue, soit que ça sera un cafouillage indescriptible.

Dans les deux hypothèses, il faut craindre des problèmes sécuritaires imprévisibles qui en découleraient inéluctablement.

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Le gouvernement et la CENI ont intérêt à être :

 (1) réalistes quant à l’organisation effective et ordonnée des élections à la date régulièrement relayée (avec une pointe d’arrogance de M. Kadima);

(2) ouverts aux vérifications et observations indépendantes pour rassurer sur la transparence, la traçabilité des scrutins et des résultats. A notre humble avis, il ne devrait pas y avoir de fétichisme de date s’il faut prendre les dispositions nécessaires en vue d’organiser de bonnes élections, susceptibles de rassurer toutes les parties prenantes, en premier lieu le peuple, les acteurs politiques et les autres.

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Néanmoins, il est clair qu’un report aura de multiples implications (techniques, économiques, financières, politiques, etc.) Kadima le percevrait probablement comme un échec personnel et une gêne par rapport aux fléchettes inutiles lancées contre des personnalités très crédibles comme Fridolin Cardinal Ambongo, mais c’est le prix à payer pour garantir la légitimité du processus, maintenir la cohésion nationale et la paix relativement fragile en RDC.

De nombreuses recompositions y compris de la CENI et des autres instances de gouvernance deviendront alors inéluctables.

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Quoi qu’il en soit, le verdict n’est plus loin… plus qu’une quinzaine des jours pour s’en trancher. Une décision courageuse devrait être prise le plus rapidement, à défaut, des signaux factuels rassurant s’imposent surtout que la campagne est en cours, avec son lot de surchauffe et des moyens impressionnants engagés par les candidats.

Professeur Bily Bolakonga Ilye, Docteur en sciences agronomiques et ingénierie biologique et spécialiste en gestion des risques naturels de l’Université de Liège ».
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