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Le Conseil de sécurité des nations-unies dit être prêt pour le retrait progressif de la Monusco en République Démocratique du Congo. Il est en tout cas formel sur la quête du gouvernement congolais voulant le retrait accéléré de cette mission onusienne : « On est prêt à décider, d’ici la fin de 2023, de l’avenir de la MONUSCO, de son retrait progressif, responsable et durable et des mesures concrètes et réalistes à prendre en priorité pour mener à bien ce retrait ».

Ce message est contenu dans une déclaration de la présidence du conseil de sécurité, adoptée par les quinze membres ce lundi 16 octobre 2023.   

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Dans le cadre du travail conjoint, le conseil de sécurité encourage la collaboration entre le gouvernement congolais, la Monusco et l’équipe des pays des nations-unies. Cette idée s’inscrit dans le cadre d’élaborer d’ici novembre un plan de désengagement complet.

« Nous demandons des propositions sur la chronologie du retrait progressif et ordonné des contingents de la Monusco ; la réduction progressive des effectifs de la mission ; la définition des modalités pratiques du transfert graduel des responsabilités ; l’élaboration du plan opérationnel de mise en place du retrait et la définition des tâches devant être accomplies dans le cadre de la transition de la Mission ». Indique le conseil de sécurité des nations-unies.

Dialogue avec le Rwanda

Au niveau régional, le conseil de sécurité appelle au calme et  à une intensification du dialogue entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda dans le but de faire avancer une paix durable dans la région.

Pour le conseil, la coordination et la complémentarité entre les initiatives politiques et militaires mises en œuvre en RDC est d’une importance capitale.

« Nous voulons parvenir à un règlement politique de la crise actuelle, et réaffirmer notre appui à l’action menée au niveau régional. Nous demandons instamment à tous les groupes armés congolais d’y participer sans conditions ». a-t-il affirmé.

Mettre fin à toute nouvelle avancée du M23

Le Conseil de sécurité « exige qu’il soit mis fin à toute nouvelle avancée du M23, visé par des sanctions de l’ONU, et que les engagements pris en faveur du retrait du groupe de tous les secteurs occupés et de son cantonnement soient immédiatement et pleinement mis en œuvre ».

Le Conseil « condamne le soutien apporté au M23 par toute partie extérieure » et exige de toutes ces parties qu’elles y mettent un terme et se retirent immédiatement de la RDC.

Il condamne également le soutien apporté à certains groupes armés, tels que les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), visées par des sanctions de l’ONU, et exige qu’il y soit mis un terme.

« Nous sommes profondément préoccupés par les informations présentées dans le rapport annuel du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo concernant l’appui militaire extérieur fourni au M23 et le soutien apporté également aux FDLR par des forces militaires ». Explique le conseil de sécurité.

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Et d’ajouter:

« Nous condamnons énergiquement la poursuite des violences et des atteintes aux droits humains par tous les groupes armés, notamment les exécutions sommaires, la violence sexuelle et fondée sur le genre et le recrutement et l’utilisation d’enfants à grande échelle, et demeure vivement préoccupé par l’intensification de la mésinformation et de la désinformation ».

Faciliter des élections libres

A la question des élections de décembre 2023, le Conseil de sécurité encourage les autorités congolaises à continuer de mettre en place, avec l’appui de la Monusco, « des processus pacifiques, transparents et crédibles » dans l’ensemble du pays pour faciliter « des élections libres et régulières et garantir la participation pleine, égale, effective et véritable des femmes, à toutes les étapes de ce processus, tant des candidates que des électrices ».

Et de conclure qu’il engage la RDC à garantir « un espace civique libre et demande à toutes les parties de privilégier le dialogue et le consensus ».

Rappelons qu’au-delà d’une lettre adressée au conseil de sécurité par le ministre en charge des affaires étrangères qui visait le retrait accéléré de la Monusco ; plusieurs manifestations s’inscrivant dans la même logique ont déjà été organisées sur l’étendue du territoire nationale. Le cas le plus récent est celui du Nord-Kivu où on a enregistré des pertes en vies humaines.

Fidèle Ushindi

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  1. Pingback: MONUSCO: le retrait de la force onusienne commence par le Sud-Kivu à partir du 30 avril prochain  - La Prunelle RDC

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