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La Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la stabilisation en RDCongo (MONUSCO) ferme définitivement ses portes au Sud-Kivu d’ici fin juin 2023. C’est ce qu’annonce la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies et cheffe de MONUSCO.

Lors d’une conférence de presse qu’elle a animé conjointement avec le Vice-Premier Ministre et Ministre congolais des affaires étrangères, madame Bintou Keita a indiqué que la fermeture des activités de la MONUSCO dans cette province s’inscrit dans le cadre du plan de désengagement qui vise le retrait accéléré, progressif, ordonné et responsable de la MONUSCO de la République Démocratique du Congo. 

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Elle a souligné par la même occasion que le retrait de la Mission se poursuivra par la suite sur d’autres provinces notamment le Nord-Kivu et l’Ituri. 

« Pour cette première phase, nous commençons avec le Sud-Kivu. Déjà le 30 avril 2024, nos troupes vont commencer à quitter la province. La base de Kamanyola sera la première à fermer. Mais pour Kamanyola ça va se faire vite et je crois que c’est au plus tard le 14 février 2024 », a annoncé Mme Bintou Keita, soulignant que les travaux se font entre la mission et les forces nationales de sécurité de la RDC pour que des mesures y relatives soient prises. 

 Les Nations-Unies seront là !

« Les FARDC et la PNC vont renforcer leur présence au Sud-Kivu, surtout dans les zones à conflits. La responsabilité de la protection des civils et leurs biens à partir du 1er  mai 2024 au Sud-Kivu sera totalement assurée par les FARDC et la police congolaise » a-t-elle indiqué. *

Selon la cheffe de la MONUSCO, la fermeture totale au Sud-Kivu débutera en date du 30 juin 2024. Du moins, Bintou Keita a réaffirmé la volonté des Nations-Unies à continuer à appuyer la RDC même après le retrait définitif de la MONUSCO. 

Monusco - retrait
Bintou Keita et Christophe Lutundula devant la presse

« La MONUSCO en tant que mission se retire de la RDC mais les Nations-Unies vont continuer à appuyer. Le désengagement de la MONUSCO n’est pas le désengagement des Nations-Unies. Les Nations-Unies seront là, pendant et après la MONUSCO », a-t-elle souligné. 

En ce qui concerne la gestion des infrastructures et autres matériels de la MONUSCO,  Bintou Keita a rassuré que dans toutes les provinces, un lien « très fort » entre la mission et les forces de sécurité de la RDC se tisse. Ce qui, selon elle, veut dire que les bases et autres infrastructures de la mission seront récupérées soit par les FARDC, soit par la PNC. 

« Au Sud-Kivu par exemple, 14 bases seront récupérées par les forces de sécurité » a-t-elle rassuré. 

Monusco ou l’échec ? Non, rétorque Christophe Lutundula! 

Répondant à la question de l’évaluation que peut faire le gouvernement congolais sur le travail réalisé par la mission pendant les dizaines d’années sur le sol de la RDC, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères a refusé de parler d’un échec de la mission. Pour lui, la MONUSCO a fait sa part et le Gouvernement congolais va assumer dans le cadre de son indépendance et sa souveraineté le reste du travail à faire pour la sécurisation de ses citoyens. 

« Parler de MONUSCO ou l’échec ? Ça non. La MONUC et la MONUSCO ont fait ce qu’elles pouvaient avec les moyens (juridiques, matériels et militaires) à leur disposition », a soutenu Christophe Lutundula, reconnaissant que le travail à faire est encore énorme pour que la normalité institutionnelle soit au rendez-vous. 

« Le chemin à parcourir est long, parsemé d’embûches, mais on continue le travail. Relativisons les choses. Soyons conscients qu’il y a du travail à faire et qui demande la mobilisation des efforts internes », a-t-il reconnu. 

Ce retrait de la MONUSCO au Sud-Kivu interviendra après celui intervenu à Lubéro et Butembo au Nord-Kivu. 

Contexte

Il faut dire qu’en date du 22 novembre 2023, le Vice-Premier ministre congolais, Ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie, M. Christophe Lutundula et la Représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies en République Démocratique du Congo (RDC) et Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita avaient signé à Kinshasa une note sur le retrait accéléré, progressif, ordonné et responsable de la MONUSCO de la RDC contenant un plan et un chronogramme de désengagement complet de la MONUSCO. 

En septembre 2023, au siège des Nations-Unies, le Chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et son Vice-Premier ministre, Ministre des Affaires étrangères et Francophonie, M. Christophe Lutundula, ont, tour à tour réitéré la volonté du pays d’accélérer le retrait de la MONUSCO de la RDC à partir de décembre 2023. 

C’est à la suite de la déclaration du 16 octobre 2023 du Président du Conseil de Sécurité que ce plan de désengagement a été élaboré par des équipes techniques du gouvernement et de la MONUSCO. Il sera mis en œuvre conjointement en trois phases avec le soutien des partenaires internationaux et nationaux de la RDC. 

Lire aussi: Retrait de la MONUSCO : la RDC ne veut plus attendre 2024

Après le départ de la mission, le système des Nations-Unies continuera à soutenir les efforts de développement du gouvernement et du peuple congolais dans le but de pérenniser les acquis en matière de paix et de sécurité.

Bertin Bulonza
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