Accès Humanitaire

Human Rights Watch (HRW) demande une enquête internationale sur le meurtre de deux experts de l’ONU, Zaida Catalán et Michael Sharp, après un procès de quatre ans qui selon lui, n’a pas permis d’établir toute la vérité sur l’assassinat en 2017 de ces deux enquêteurs des Nations Unies, mais aussi du sort de leur interprète congolais et des chauffeurs de moto qui les accompagnaient.

Selon cette ONGDH internationale, malgré l’assistance de l’ONU, le tribunal a ignoré les pistes suggérant l’implication de hauts responsables congolais.

«Les Nations Unies, les États-Unis et la Suède devraient ouvrir d’urgence une enquête internationale crédible sur ces meurtres et le rôle de responsables congolais,» indique HRW dans un communiqué publié lundi 7 février.

Thomas Fessy, chercheur principal pour la RDC à HRW, affirme que pendant ces quatre années de procès, l’accusation n’a jamais cherché à déterminer qui avait planifié et ordonné le meurtre des experts de l’ONU.

«L’ONU, les États-Unis et la Suède devraient reconnaitre l’incapacité de la RD Congo à enquêter de manière adéquate sur ce crime, et lancer d’urgence une nouvelle enquête internationale crédible sur l’éventuelle responsabilité de l’État dans ces meurtres,» indique-t-il.

Signalons que le 29 janvier dernier, la Cour militaire de l’ex Kasaï Occidental a condamné à mort 49 accusés, dont 22 par contumace, pour divers chefs d’accusation, notamment de terrorisme, meurtre, et crime de guerre par mutilation, dans le cadre de ce procès.

Un officier supérieur de l’armée congolaise, le colonel Jean de Dieu Mambweni, a été condamné à 10 ans de prison pour violations des consignes. Un agent d’immigration, Thomas Nkashama, figure parmi les personnes condamnées à mort. Deux prévenus ont été acquittés.

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Pour rappel, le 12 mars 2017, des assaillants non identifiés ont sommairement exécuté Zaida Catalán, de nationalité suédoise, et Michael Sharp, un Américain, qui documentaient de graves violations des droits humains et d’autres infractions au régime de sanctions de l’ONU dans la province du Kasaï-Central, pour un groupe d’experts mandaté par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Les Casques bleus de l’ONU avaient retrouvé leurs corps deux semaines plus tard, près du village de Bunkonde. Leur interprète congolais, Betu Tshintela, est toujours porté disparu, tout comme les trois chauffeurs de moto qui les accompagnaient – Isaac Kabuayi, Pascal Nzala et Moïse. Le procès s’est ouvert en juin 2017 devant un tribunal militaire à Kananga, la capitale provinciale, et une équipe de l’ONU, appelée le Mécanisme de suivi, lui a apporté appui et conseil.

«Près de cinq ans plus tard, il y a toujours davantage de questions que de réponses sur ceux qui portent la véritable responsabilité du meurtre des deux experts de l’ONU », a affirmé Thomas Fessy. 

Museza Cikuru

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