Éditorial : quand la Constitution devient le jouet!

Ah, le doux son de la rhétorique politique en République démocratique du Congo ! Chaque fois que nous approchons d’un second mandat présidentiel, voilà que le débat sur la révision de la Constitution revient tel un vieux démon, prêt à semer le trouble. Si les acteurs politiques consacraient autant d’énergie à résoudre les véritables problèmes du pays qu’à discuter de la Constitution, nous aurions déjà réglé la crise de l’éducation, l’instabilité sécuritaire et même le prix du pain !

D’un côté, nous avons des proches du pouvoir, fervents défenseurs de la souplesse constitutionnelle. Pour eux, la Constitution, c’est un peu comme une pâte à modeler : on peut l’étirer, la plier, la retravailler à volonté. « La Constitution est souple ! » disent-ils, comme s’ils parlaient d’un yoga pour les élus. Mais à quel prix ? Si on commence à remodeler la Constitution pour ajuster le pouvoir du Premier ministre ou donner au président une petite dose de superpouvoir, on s’éloigne un peu trop du bon sens.

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Et de l’autre côté, l’opposition, tel un gladiateur romain, brandit son épée contre toute révision. « Pas de changement, ni de présidence à vie ! » clame-t-elle.

Bravo, opposition, mais pendant que vous vous battez pour la Constitution, les Congolais peinent à trouver un semblant de sécurité, de salaire, et même à se déplacer sans se faire braquer ! Vous pensez vraiment qu’une virgule de plus ou de moins dans notre texte sacré va faire disparaître les problèmes quotidiens ?

Alors que le débat s’intensifie, un autre opposant pragmatique, s’interroge : « Est-ce que c’est la Constitution qui empêche de gagner la guerre à Goma ? » En effet, on dirait que certains cherchent un bouc émissaire pour masquer leurs propres échecs. Messieurs les politiciens, la Constitution n’est pas un bouclier pour cacher vos manquements !

Et que dire du côté scientifique qui tente d’éclaircir ce débat tumultueux ?

« La révision est constitutionnelle », nous dit-on. Très bien, mais n’oublions pas que chaque fois que la Constitution est révisée, c’est souvent pour donner plus de pouvoir à ceux qui sont déjà au sommet. Est-ce cela que nous voulons ?

En somme, le véritable problème ne réside pas dans la Constitution, mais dans notre capacité à écouter les besoins de notre peuple. Au lieu de passer des heures à discuter de changements qui ne feront qu’accroître l’angoisse de la population, pourquoi ne pas se concentrer sur l’essentiel ? À quand un débat constructif sur l’éducation, la sécurité, et la corruption ? À l’heure où la colère gronde et les citoyens souffrent, il est temps de sortir de ce jeu absurde et de prendre nos responsabilités.

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Alors, chers politiciens de la République démocratique du Congo, si vous êtes vraiment sérieux, rangez vos crayons et vos projets de révision et commencez par faire le job pour lequel vous avez été élus ! Parce qu’à force de vouloir tout changer, on finit par oublier l’essentiel : le bien-être des Congolais.

Vinciane Ntabala