La Société Civile Forces Vives (SCFV) de la ville d’Uvira tire la sonnette d’alarme suite à l’interruption soudaine des travaux de réhabilitation et de modernisation de la route nationale numéro 5 (RN5), dans le tronçon urbain long de 10 kilomètres. Dans une correspondance adressée au ministre national des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction, elle exige des explications et des mesures urgentes pour relancer ce chantier prioritaire.
Selon la SCFV, l’arrêt des travaux, annoncé le 12 juin 2025 par l’entreprise du Groupe EIS-EKA, adjudicataire du projet, a été justifié par des « aléas de chantier ». Une raison que la population locale et les acteurs de la société civile jugent insuffisante, d’autant que lors du lancement officiel des travaux, les autorités nationales avaient assuré que tous les fonds nécessaires étaient déjà disponibles.
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L’annonce de la suspension a provoqué une vive déception au sein des habitants d’Uvira, qui avaient accueilli ce projet comme une avancée majeure pour la modernisation de la ville et l’amélioration de la mobilité urbaine. Lancés en 2024, les travaux avaient suscité un réel espoir, surtout après l’engagement du Président de la République à faire des infrastructures une priorité nationale.
La SCFV affirme avoir mené des démarches auprès de sources internes à l’entreprise EIS-EKA. Celles-ci auraient révélé que le véritable motif de l’arrêt serait le non-paiement par l’État congolais des fonds attendus pour poursuivre les travaux.
Face à cette situation qu’elle qualifie de « désastreuse », la SCFV appelle à :
- Une implication personnelle du ministre des Infrastructures pour obtenir des explications claires de la part de l’entreprise.
- La mise en place d’une commission d’enquête interministérielle (ITPR, Finances, Budget) associée à des services techniques comme le Bureau Technique de Contrôle (BTC), l’Office des Voiries et Drainage (OVD) et le FONER.
- La reprise immédiate des travaux, estimant qu’il s’agit d’un droit fondamental de la population d’Uvira à disposer d’infrastructures modernes et viables.
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La lettre, adressée également au Président de la République, au gouvernement central, aux députés nationaux et provinciaux, ainsi qu’aux autorités locales, constitue un appel pressant pour que les engagements pris soient respectés et que la ville d’Uvira ne soit pas une fois de plus oubliée dans les politiques publiques d’aménagement du territoire.