Le « Collectif des Intellectuels » du Sud-Kivu a dénoncé, ce vendredi 28 février 2025, la condamnation de François Rubota Masumbuko, ancien ministre national du Développement rural, à trois ans de prison dans l’affaire des forages et lampadaires en République démocratique du Congo. Dans une déclaration officielle, ce collectif exige la révision du jugement, qu’il qualifie d’« inique », et appelle à l’implication personnelle du président Félix Tshisekedi pour restaurer l’équité et préserver la cohésion nationale.
Dans ce communiqué signé à Bukavu, le « Collectif des Intellectuels » exprime sa « stupéfaction et déception » face à une décision judiciaire qui, selon lui, jette un discrédit sur l’appareil judiciaire congolais et alimente les soupçons de sélectivité dans le traitement des affaires judiciaires selon l’appartenance régionale des accusés.
Le collectif s’interroge sur une possible instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes et affirme que « les Congolais du Sud-Kivu ne se reconnaissent pas dans une justice qui exclut leurs ressortissants et qui bafoue l’équité ».
Il estime que cette condamnation s’apparente à une chasse à l’homme visant les natifs du Sud-Kivu et insiste sur la nécessité d’un acquittement de François Rubota Masumbuko, à l’instar des autres coaccusés dans cette affaire.
Le « Collectif des Intellectuels » en appelle directement au chef de l’État, garant de la justice et de l’unité nationale, pour qu’il intervienne personnellement et évite que cette affaire ne compromette la solidarité nationale. Il met en garde contre une justice à géométrie variable qui pourrait accentuer les divisions et affaiblir le pays face aux « ennemis de la République ».
Dans son plaidoyer, le collectif demande également aux organisations de défense des droits de l’homme de s’impliquer afin que « l’arbitraire ne prenne pas le pas sur la vérité et la justice » en RDC.
Pour rappel, François Rubota Masumbuko a été condamné le 24 février 2025 par la Cour de cassation à trois ans de prison dans une affaire portant sur le détournement de fonds publics. Il a été principalement reconnu coupable de conflit d’intérêts. Son procès s’inscrit dans une série d’affaires impliquant d’anciens membres du gouvernement, mais sa condamnation suscite une levée de boucliers au sein de l’opinion, qui y voit une atteinte à l’équilibre national et une justice politisée.