Alors que le monde célèbre la 72 ème journée internationale des droits de l’homme, mais aussi en pleine croisade annuelle de 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre; Laprunellerdc.info vous propose une réflexion sur des violences verbales et sexistes; que subissent des femmes activistes congolaises. Et cela, que ça soit en politique ou encore moins, dans la Société civile.
La violence à l’égard des femmes et des filles; et qui se manifeste sous de multiples formes; est très répandue dans le monde. Que ça soit le viol, la violence dans la famille, le harcèlement sur le lieu de travail, ou la violence à l’école, ou les mutilations génitales féminines, des violences verbales et sexistes; ou encore les violences sexuelles dans les conflits armés, toutes ces atrocités sont principalement infligées par des hommes.
La sphère politique congolaise parsemée d’embuches
Alors que le monde s’appesantit plus sur les violences physiques, les femmes activistes en RDC sont victimes d’une autre forme de violence; qui réduit leur droit à liberté d’expression ne fusse qu’à leur sexe, leur vie privée; pourtant, en dépit de tout, celles-ci ont le droit de disposer de leur vie ou encore de leur corps, comme elles voudraient bien.
En pleine campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, le RD Congo vit aussi des moments très tumultueux sur le plan politique. Des camps des uns et des autres se positionnent, chacun en faveur de leur chef. Hélas, la femme, a du mal de s’exprimer.
Tu ne peux même pas trouver un mari, tu es une femme difficile, regardes, tu es incapable de faire un enfant à cause de ce que tu es devenue; et d’ailleurs, tu ne pourrais même pas tenir dans ton foyer, tellement tu es impolie tu as divorcé; tais-toi femme légère, femme de tout le monde… Telles sont des réponses qu’on réserve à une femme, activiste en politique ou même dans la Société Civile.
Bon nombre d’entre elles, en lieu et place de ceci, préfèrent alors murmurer que de dire haut ce qu’elles pensent. Pour cause, elle sera jugée, stigmatisée au regard de son sexe, son statut social ou encore sa vie privée. Ceci arrive alors que la situation des violences domestiques basées ont accru avec la pandémie.
L’on peut donc comprendre qu’en RDC, au delà de la politique, l’activisme de la femme est un chemin parsemé d’embuches. Il faut reconnaitre que malgré le progrès; les femmes continuent à être marginalisées dans la société et tout particulièrement dans la sphère politique.
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La culture congolaise si pas africaine, a prédestiné la femme à s’occuper du foyer et de l’éducation des enfants; ce qui selon elle serait incompatible à la politique ou l’activisme dans la société civile.
Cependant, qu’à cela ne tienne, quelques femmes ont tout de même brisé le mythe et prennent la parole dans un assemblement purement masculin. Seules ou collectivement, des femmes s’organisent et luttent pour le respect de leurs droits, notamment à la participation à la gestion de la chose publique.
Elles ont réellement compris que dans un Congo à une tradition purement patriarcale, seules les femmes peuvent mieux défendre les droits des autres femmes.
Les femmes victimes de ce genre de violence doivent porter plainte
Docteur Aziz Souleyman, experte en genre indique les violences basées sur le genre; est un tout qu’il faut attaquer par plusieurs parties ou portes d’entrées.
Elle pense que ces violences verbales et psychologiques sont oubliées; parce que des gens sont beaucoup focalisés sur les questions les plus visibles et oublient que la santé mentale est la plus importante.
Docteur Aziza Souleymane, cette défenseure acharnée des droits des femmes conseille à cet effet; fait des propositions pour mettre fin à cette autre forme de violence qui attaque le mental de la femme. Aux femmes individuellement et collectivement, à la société, aux leaders d’opinion, Dr Aziza a fait des recommandations telles:
« Individuellement les femmes victimes de ce genre d agressions ne devraient pas se taire. Mais plutôt fustiger et se plaindre. Collectivement les femmes doivent refuser de prendre part, accepter ce genre d’attitude et les dénoncer. La société doit être éduquée. Les leaders d’opinion doivent se désolidariser de ce genre des choses Des lois punissant ce genre d attaques doivent être mises sur pieds et appliquées » recommande-t-elle.
Les 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre du système des Nations Unies se déroulent chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Pour cette année, ils se déclineront selon le thème mondial pour 2020 : « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! ».
Gracieuse Wany S.