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Plus de 40 milles bouteilles plastiques ont été mises hors d’état de nuire; l’écosystème et l’environnement de plus en plus menacé par déchets plastiques; s’est vu protégé contre ces déchets non dégradables. Ceci est l’œuvre de Nicole Menemene,  une jeune femme, éco-entrepreneure qui rêve d’une Afrique propre où; d’ici quelques ans, la bouteille plastique sera l’objet le plus rare.

Directrice de Plastycor RDC, un établissement commercial chargé de valorisation et recyclage des déchets plastiques, Nicole Menene est une femme mariée et mère d’une fille. Deuxième enfant d’une famille à 6 enfants, la jeune dame a eu la peine d’avoir vécu dans une famille monoparentale et dont la mère s’en est allée quand elle n’avait 18 ans. Mais cela est vite devenue une opportunité pour la fille à feue Opportune Bamporiki. Elle en profité pour faire de sa vie une salle de la classe.

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« J’ai vécu longtemps dans une famille monoparentale avec notre maman seule est trop vite à 18 ans je suis devenue orpheline de mère quand le père n’était plus avec nous.  J’ai donc évolué étant une fille de la société. Tout le monde dans la société était mon père, tout le monde était ma mère; mon frère ou ma sœur. Depuis ce temps jusqu’à ce jour, j’ai fait des ma vie une perpétuelle salle de classe et j’apprends de tout le monde » nous fait-elle savoir. 

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des paniers à multi usage faits à base des bouteilles en plastiques recyclées par Pastycor RDC

Nicole Menemene a fait ses études primaires au village d’enfants SOS villages à Bukavu. Elle obtint son certificat d’études primaires. De là, elle se dirige vers la prestigieuse école secondaire des sœurs de la Compagnie de Marie, le Lycée Cirezi.  En 2012, elle décroche son diplôme (Bac) en biologie-chimie.

Le Bac en poche, l’Université Catholique de Bukavu l’accueille. Un cursus qu’elle va devoir affronter et finir avec brio. Elle y obtint sa licence (Bac+5) en 2017, en Economie rurale. Elle est tout de suite retenue comme assistante de recherche et des cours aussi. Madame Plastycor pour certains, ne s’en lasse, après sa licence, cette directrice, épouse et mère décide d’embrasser le master jusqu’aujourd’hui.

Le gout du plastique et la création de Plastycor

La vice présidente de Yali RDC, antenne de Bukavu, Nicole Menemene; a audélà de son cursus scolaire et académique suivi plusieurs autres formations; notamment sur leadership civique de Yali à Nairobi; de Octobre 2016 à janvier 2017.  Mais également en innovation sociale et entrepreneuriat (SINA-Mpigi) en Ouganda en 2016. 2017 et 2018.

De là est donc né son gout de valorisation et de recyclage des plastiques en 2016 avant dêtre arrêté pour des raisons notamment d’études. Menemene va décider se lancer timidement comme ASBL en 2018 et vers fin 2019, elle décide de passer à la vitesse supérieure.

Des jours passés, des idées novatrices naissent, Menemene et son équipe passent  d’une ASBL à un établissement commercial, dument enregistré. Ainsi, depuis avril 2020, Plastycor deviendra officiellement un établissement commercial bien légalisé.

 » J’ai suivi une formation en Ouganda sur l’innovation sociale et l’entreprenariat. Là, j’ai beaucoup appris. C’est d’ailleurs  eux qui m’ont donné le goût du plastique; parce que j’avais vu qu’ils construisaient même des maisons avec des bouteilles plastiques. Cette formation m’a vraiment beaucoup inspiré » explique Nicole. 

Les défis restent énormes mais Nicole rêve d’une Afrique sans déchets plastiques d’ici quelques années 

Economiste de formation, cette éco-entrepreneure déplore que la population bukavienne n’a pas la culture de consommer local. A côté du mauvais climat des affaires, ce système  qui ne reconnait ni exoneration encore moins une subvention aux jeunes entreprises PME, le problème des clients restent parmi les grands défis auxquels Nicole et son entreprise font face. 

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Des paniers à multi-usage faits à base des bouteilles plastiques, recyclées par Plastycor

A cela s’ajoute, la main d’œuvre qui reste encore couteuse d’autant plus que Plastycor travaille encore d’une manière artisanale. Cela rend moins efficient et efficace le travail de l’Entreprise d’autant plus qu’on n’a pas assez des moyens pour des grosses machines. 

« Ce n’est pas facile de s’en sortir  dans notre situation. Je préfère ne pas aller du côté du climat des affaires, moi je vais directement du côté des clients; nos consommateurs, qui n’ont pas cette culture de consommer local. À Bukavu quand c’est local c’est cher, ce n’est pas bien fait, ce n’est pas de bonne qualité. Je crois que c’est le plus grand défi auquel nous faisons face pour le moment; parce que vous les savez; en tant qu’entreprise on doit d’abord compter sur les clients. L’autre défi est que nous travaillons d’une manière artisanale. Avec des petits moyens que nous avons; nous ne savons pas acheter de grosses machines. Des machines spécialisées qui nous permettre de travailler plus rapidement et à moindre coût » déplore-t-elle. 

Un autre aspect très important a marqué négativement Nicole. « Est-ce que ce que nous faisons n’est pas encore à la hauteur de ce que le monde attend vraiment de nous? Nous voyons des organisations disponibiliser des fonds pour des ateliers et autres; mais pourquoi pas pour quelque chose qui a aussi rait au développement ? » se demande-t-elle.

Cependant, la Numéro 1 de Platsycor a tout de même expliqué qu’il y a ces rares personnes qui les ont soutenus et continuent à les soutenir. Ils leur ont donné soit un espace, soit un crédit. Alors pourquoi les autres, étatiques ou privés ne devraient-ils pas les emboiter les pas?

Hommage à toutes ces femmes à milles bras et à ceux qui le soutiennent

Directrice de Plastycor, Co-gestionnaire de deux autres entreprises, coordinatrice adjointe du réseau des jeunes leaders Yali Sud-Kivu, Assistante des cours et de recherche, mère et épouse, Nicole rend hommage à toutes ces femmes à mille bras. Elle lance un message au jeunes femmes particulièrement qui pensent que quand on se marie, on arrête de rêver. Elle fait tout pour concilier tous ses rôles afin d’inspirer tous ces jeunes qu’ils peuvent, s’ils le veulent bien sûr. 

Des paniers à multi-usage faits à base des bouteilles plastiques, recyclées par Plastycor

Madame Plastycor reconnait tout de même que la femme, un être très fort compte sur le soutien et l’accompagnement de ceux qui l’entourent. C’est une occasion pour elle, de couronner son époux; celui qui l’a toujours soutenu dans toutes ses entreprises.  

«  Je ne parle pas pour loi, je parle pour toutes ces femmes à mille bras. Nous faisons tout pour concilier tous nos rôles.  Et en tant que femme, je me dis nous sommes vraiment des êtres supérieurs.  On est mère, épouse, enseignante;  également entrepreneure,… c’est super super! On a aussi besoin de soutien de notre environnement, nos personnes les plus proches entre autres nos maris, familles, enfant, frères… on a vraiment besoin de leur soutien de leur accompagnement.  Mon mari est mon premier allié. Mon principal soutien. C’est grâce à lui notamment que j’y parviens. Ils nous aident à être chaque des leaders; et on inspire chaque jour des jeunes qui est pensent que quand on se marie; c’est fini on ne peut plus rêver » explique Nicole.

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Elle et son mari, ayant vécu longtemps avec leurs mamans seules, Nicole pense, dans les prochains jours, mettre en place une grande fondation. Celle-ci permettra aux jeunes qui n’ont eu que leur mère pour être élevés, d’avoir des opportunités pour faire la fierté de leurs parents. 

Enfin Nicole veut voir, écouter les échos de Plastycor à travers toute l’Afrique. C’est son rêve le plus fou. Une Afrique plus propre avec des moins en moins, des déchets plastiques. Au-delà des bouteilles; bientôt Plastycor attaquera aussi des sachets. 

« Je veux lire les échos de Platycor dans toute l’Afrique. Une Afrique désormais plus propre avec de moins en moins des déchets plastiques. On ne va pas se limiter aux seules bouteilles. Bientôt on attaque les sachets. On est sûr que notre façon de faire; nos différentes innovations nous permettrons d’éradiquer les sachets et les bouteilles plastiques de nos rues et de nos rivières » conclut Nicole Menemene. 

Judith Maroy

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