La décision de la Cour constitutionnelle réhabilitant le Gouverneur Ngwabidje, et son retour au Sud-Kivu, n’a pas du tout été une déception pour plusieurs acteurs politiques et pour la Société Civile du Sud-Kivu, mais plutôt l’occasion d’amorcer une nouvelle lutte, qui devrait conduire à sa démission.
Depuis qu’il est rentré en province, lundi 21 février, les états-majors des partis politiques qui demandaient son départ, ainsi que les forces vives de la Société Civile, se sont activés pour exiger la démission de celui-ci, malgré sa réhabilitation.
Le parti politique du Gouverneur Théo Ngwabidje, l’AFDC, n’est pas en reste dans ces démarches, pour sa démission. A la suite du désaveu fait par les hauts cadres de ce parti politique cher au Professeur Modeste Bahati Lukwebo, le Gouverneur Ngwabidje, lors de son arrivée à Bukavu, n’a pas eu l’accompagnement des membres de ce parti, sauf certains cadres, qui sont d’ailleurs membres de son gouvernement.
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En outre, l’UDPS qui, visiblement, était mobilisé par les drapeaux le jour du retour du Gouverneur Théo Ngwabidje, ne s’est toujours pas prononcé sur l’adhésion du Gouverneur dans ce parti politique, comme son habillement en mode FT [Felix Tshisekedi] l’a sous-entendu. Bien au contraire, l’un des communicateurs de ce parti politique en province, Jean-Baptiste Kasole a fait savoir sur son compte Facebook, que l’UDPS n’est pas derrière Théo Ngwabidje.
«L’UDPS Tshisekedi ne soutient pas Théo Ngwabidje. Le peuple du Sud-Kivu reste le souverain primaire. Nous mettons au défi quiconque de nos hommes politiques en province comme au niveau national, vont agir à contre-courant du souverain primaire,» a-t-il indiqué.
De sa part, le Bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu, qui a récemment demandé au Gouverneur de démissionner, insiste sur sa décision, et promet des actions de grande envergure dans les tout prochains jours, et qui devraient pousser M. Ngwabidje à la démission.
Lors d’une réunion hebdomadaire tenue mardi au bureau de la Société Civile à Bukavu, les acteurs sociaux présents ont à l’unanimité opté pour la poursuite de la pression sur l’exécutif, jusqu’à sa démission.
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Si pour certains, il faut initier des actions des grandes envergures dans la ville de Bukavu et dans les territoires de la province du Sud-Kivu, pour d’autres, il faut la pression sur les députés provinciaux, en vue d’initier une action parlementaire.
Déjà, certains députés provinciaux du Sud-Kivu ont demandé la convocation d’une session extraordinaire pour parachever certaines actions de contrôle parlementaire. Plusieurs observateurs n’excluent pas le fait que les députés profiteraient de cette session pour introduire une nouvelle motion, qui devrait aboutir au départ du Gouverneur.
Mme Néné Bintu, Vice-Présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile, indique que la gouvernance de Théo Ngabidje Kasi, ne laisse le choix aux acteurs sociaux du Sud-Kivu.
«Nous n’avons rien contre Théo Ngwabidje Kasi. Mais nous nous insurgeons contre sa gouvernance. La province est par terre, tous les indicateurs sont au rouge. Et nous pensons qu’il a déjà fait son temps. Quelqu’un d’autre de plus consciencieux, de plus cohésif pourrait déjà être à la tête de la province pour continuer de diriger le Sud-Kivu, au bénéfice de la population,» déclare-t-elle à laprunellerdc.cd.
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Le Gouverneur Ngwabidje parviendra-t-il à diriger sans le soutien de la puissante Société Civile du Sud-Kivu ? C’est en tout cas la question principale qui se pose, alors que des démissions commencent à être enregistrés dans son Cabinet, notamment celle de son Directeur de Cabinet Adjoint Daniel Lwaboshi ce jeudi, qui également Secrétaire Interfédéral de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) au Sud-Kivu, le parti de Vital Kamerhe.
Héritier Bashige M.