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En marge de la célébration de la journée mondiale des réfugiés, le Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires du Congo (COJESKI) a organisé ce mardi 20 juin 2023 un débat public sur la problématique des réfugiés vivants dans la province du Nord-Kivu et généralement en République Démocratique du Congo (RDC).




Avec comme thématique : « Chaque action compte », certains leaders de la Société civile, des acteurs politiques et militaires ainsi que les réfugiés ont identifié certains problèmes auxquels font face les réfugiés dans la province du Nord-Kivu.

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Les activités y relatives se sont déroulées en présence du représentant du Maire de la ville de Goma.




Selon Kulijoshi Musikami Pecos, Coordonnateur de la COJESKI Nord-Kivu, l’objectif de ce débat était d’interpeller le Gouvernement congolais et le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) sur leur rôle dans l’encadrement des réfugiés venus principalement du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi ou même des réfugiés congolais.

Parmi les pistes des solutions adoptées lors du débat, il y a entre autre la refondation de la commission chargée de la protection des réfugiés, l’identification de tous les réfugiés avec des cartes et leur sécurisation loin de la frontière avec leurs pays d’origine. Cela pour éviter qu’ils soient encore coincés par leurs bourreaux.




« Nous avons commémoré la journée mondiale des réfugiés et nous avons organisé un débat ici à Goma pour réfléchir sur la problématique des réfugiés ici en RDC et proposer certaines pistes des solutions. Parmi les pistes des solutions qui ont été soulevées, il y a la refondation de la commission chargée de la protection des réfugiés. Il faut qu’il y ait également l’identification de tous les réfugiés avec des cartes des réfugiés. On doit également les sécuriser correctement et le Gouvernement devrait s’assurer que les réfugiés sont dans un camp se trouvant à plus de 150 kilomètres de la frontière. Voilà certaines pistes des solutions qu’il faut pour permettre à ce que les réfugiés vivent dignement au pays », a indiqué le coordonnateur de COJESKI.

De son côté, Stéphane Mashukano Secrétaire Interfédéral de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et Coordonnateur de l’Union Sacrée de la Nation croit à la refondation de l’appareil militaire ou de la (CNR) pour identifier tous les réfugiés. Tout en balisant le plan de Kagame sur le Congo, M. Mashukano estime qu’il est temps d’identifier les réfugiés Rwandais pour les distinguer des congolais.




« Il y a des réfugiés rwandais, utilisés par Kagame pour nous déstabiliser dans notre pays. C’est dans ce sens-là que nous disons que tous ceux-là qui sont sous la coupe de Mr Kagame soient démasqués. Nous ne sommes pas d’accord que Kagame déverse des gens ici et par la suite qu’ils nous disent qu’ils sont réellement des congolais. Il y a en tout cas d’une part le jeu de Kagame pour chercher à nous déstabiliser. Heureusement, nous avons un régime de Félix Tshisekedi, qui est un régime déterminé en ne pas laisser infiltrer encore une fois notre pays », a-t-il précisé.

L’armée dans la danse?

Prenant part à ce débat public, le Colonel Bakanda Tumba Félix, représentant les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a invité les réfugiés à garder encore leur espoir malgré la turbulence observée dans la province du Nord-Kivu.

A l’en croire, le refuge n’est pas une fatalité.

« J’ai donné un message d’espoir. C’était pour leur montrer que le refuge n’est pas une fatalité ; ça veut dire quand on est en exil dans un pays tiers, cela ne veut pas dire que on perdu l’espoir. Ils doivent mener une vie positive, se considérer comme des êtres humains et se comporter en respectant les lois du pays où ils se sont réfugiés. J’ai adressé ce message aux réfugiés rwandais. Nous pensons que leur sécurisation passe d’abord par la possession des documents. Les institutions qui s’occupent de la protection des réfugiés notamment le HCR ainsi que la CNR doivent leur donner les documents et c’est l’une des garanties de la protection des réfugiés », a indiqué le Colonel Bakanda Tumba Félix.




Dans la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, le COJESKI a lancé un projet d’assistance socio-économique aux femmes réfugiées. L’objectif est de permettre à ces réfugiés de créer des activités génératrices des revenus pouvant leur permettre à subvenir à quelques besoins vitaux.

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« Nous avons choisi seulement les femmes dans le cadre du projet par ce qu’au moins 70% des réfugiés qui arrivent à notre bureau sont des femmes. Ce n’est pas une discrimination. Après les descentes sur terrain, nous avions constaté que les femmes sont ceux qui s’occupent des familles, que ça soit la nourriture, qui se battent jour et nuit pour chercher l’argent ou la nourriture. Nous avons estimé qu’il était important de capitaliser ces femmes. Le projet est fondé sur le commerce en leur donnant l’argent direct et nous leur avons initié à quelques travaux comme le tricotage des écharpes, des gants et autres », a renchérit le Coordonnateur de l’organisation.

Magloire Tsongo

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