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Des acteurs sociaux membres des mouvements citoyens et des organisations de la Société Civile du Sud-Kivu sont descendus pour la énième fois dans les rues de Bukavu ce jeudi 15 janvier 2023 pour protester contre l’agression Rwando-ougandaise et ce qu’ils qualifient de complot international dont est victime la République Démocratique du Congo.

De la place Mulamba jusqu’au Gouvernorat de Province, ces acteurs sociaux, minus des banderoles, calicots à la main et papiers contenants des messages de soutien aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo, ont pris d’assaut l’artère principale de la ville pour exprimer leur ras-le-bol.

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Ils ont dénoncé l’esprit « naïf » de leur pays qui continue à entretenir des relations diplomatiques avec les États sanguinaires qui tuent et pillent les ressources naturelles du pays.

« Nous dénonçons avec la toute dernière fois le complot et l’hypocrisie de la communauté internationale qui joue au pompier-pyromane en abusant de la patience et de la bonne foi des congolais. Particulièrement nous dénonçons l’hypocrisie des États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Belgique et certains pays de l’Union Européenne qui changent des discours selon qu’ils sont à Kigali ou à Kinshasa, pendant qu’ils soutiennent impunément le Rwanda et l’Ouganda dans la commission des crimes odieux contre les congolais et le pillage systématique des ressources naturelles congolaises. Ils sont tenus pour responsables de l’instabilité qui gangrène la sous-région des Grands Lacs africains depuis des décennies », ont-ils déploré.

Dans la foulée, les manifestants ont demandé au Président de la République et au Gouvernement central, le retrait immédiat de la RDC de l’EAC et de la Francophonie. Pour eux, les députés nationaux devraient voter urgemment une loi dans ce sens.

Dans leur mémorandum remis au Vice-gouverneur et Gouvernement ad intérim du Sud-Kivu, les manifestants ont également exigé la fermeture de nos frontières avec le Rwanda et l’Ouganda jusqu’à nouvel ordre.

« Nous exigeons la fermeture de nos frontières avec le Rwanda et l’Ouganda jusqu’à nouvel ordre. Le Burundi l’a fait et les Burundais ne sont pas morts », ont fait observer les manifestants.

Fatigués de la situation de l’insécurité à l’Est depuis bientôt 30 ans du fait des agressions Rwandaises et Ougandaises, ces derniers ont dénoncé le désastre psychologique, social, économique, environnemental et humain que celle-ci a imposé au pays. Ils ont réaffirmé leur volonté de voir le Gouvernement mettre fin à cette aventure qui n’a que trop durée.

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« Notre gouvernement n’a jamais cessé désespérément de nous faire rêver la fin imminente de la guerre. Pendant ce temps, notre pays a continué à entretenir des relations diplomatiques avec les États sanguinaires qui nous agressent, nous tuent et pillent nos ressources naturelles. Entretenir des relations diplomatiques avec les États qui soutiennent nos agresseurs, à savoir, les États-Unis, le Royaume-Uni, L’union européenne particulièrement la France, ainsi que certains pays de l’East African Community. Il va faire 2 ans et plusieurs mois que des localités sont sous la coupe des armées rwandaises et Ougandaises, sous leurs supplétifs du M23. La libération totale et imminente tarde à venir malgré les multiples promesses. Les années passent, les souffrances, les traumatismes et les morts se multiplient dans cette partie du pays. Pendant ce temps, nos compatriotes continuent à vivre des situations infrahumaines et indignes dans des camps des déplacés internes. Jusqu’à quand? Cela doit cesser maintenant », ont-ils soutenus.

Ils ont également réaffirmé leur soutien sans réserve aux résistants « Wazalendo », ainsi qu’aux FARDC qui continuent à verser leur sang pour notre patrie.

C’est dans cette optique que les acteurs sociaux ont demandé au Président de la République de mettre à l’écart tous les officiers militaires issus des différentes rébellions dans les opérations militaires de l’Est.

« Nous refusons que les députés nationaux puissent être payés à 33 milles dollars et les militaires au front 100 milles francs. C’est une des causes internes de la guerre », ont-ils écrit au Président de la République.

À l’Assemblée Nationale congolaise, les manifestants ont demandé le vote d’une loi qui reconnait le génocide au Congo et d’en fixer les mécanismes de commémoration pour que toute les générations et l’histoire s’en soutiennent à jamais.

À la population congolaise, ils ont demandé une prise de conscience pour protéger la souveraineté et s’assumer comme peuple. C’est dans ce sens qu’ils ont exigé aux congolais de boycotter tous les produits venants des pays agresseurs particulièrement le Rwanda.

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« Notre passivité est une trahison contre nous-mêmes et contre notre pays. Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté ou un peu de sécurité, ne mérite ni la liberté, ni la sécurité et finit par perdre les deux », ont-ils martelé.

Il faut dire que pendant cette marche, les manifestants se sont arrêtés respectivement devant l’institut français de Bukavu et devant le bâtiment de CANAL+, une manière pour eux de faire passer le message en demandant au Président français de cesser avec son soutien aux pays agresseurs de la RDC.

 Bertin Bulonza

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