Intervenons-nous

Près  de  six  mois  après  son  apparition dans la province de l’Équateur, l’épidémie de la maladie à virus Ebola a été maîtrisée grâce  notamment à une meilleure prise en charge des patients, estime Médecins sans Frontières.

Depuis sa déclaration le 1er juin 2020, et bien que 13 des 17 zones sanitaires de cette province aient notifié  des  cas,  l’épidémie  a  progressé  lentement  :  selon  le  Ministère  de  la  Santé, 130  cas  (119  confirmés et 11 probables), dont 55 décès, ont été enregistrés, soit un taux de mortalité de 42,3 pour  cent.

Ce  taux est nettement inférieur à celui observé lors de la  10e épidémie d’Ebola (66 pourcent), qui a  sévit pendant deux ans dans l’est du  pays, entre août 2018 et juin 2020, causant la mort de 2 287  personnes.

Selon  MSF,  l’introduction  des  dernières  innovations  médicales,  le  renforcement  de  la  surveillance communautaire  ainsi  qu’une  prise  en charge décentralisée des  soins ont  contribué à la mise en œuvre d’une réponse efficace et adaptée au contexte, dans des zones souvent très difficiles d’accès.

«Des leçons ont été tirées des précédentes épidémies : elles ont permis de mieux gérer la situation en Equateur, malgré des contextes d’intervention très  différents »,  affirme  le  docteur  Guyguy  Manangama, l’un des responsables médicaux de MSF.

 « Au cours de la 10e épidémie, notre réponse a parfois fait face à des difficultés d’acceptation parce que trop centralisée.  Nous avons voulu privilégier une approche décentralisée en informant les communautés sur l’action médicale en cours et les mécanismes de surveillance pour, in fine, améliorer l’accès aux soins de santé », a‐t‐il conclu.

Lire aussi: Épidémie d’Ebola à Mbadaka: une équipe de MSF déjà déployée pour identifier les besoins pour une prise en charge

Présente dès les premières semaines de juin dans certaines aires de santé touchées par l’épidémie,  l’organisation  médicale  a  renforcé  l’offre  de  soins  en  intégrant  la  prise  en  charge  des  autres pathologies (dont le paludisme et la malnutrition aiguë) au travers de stratégies innovantes, fixes et  mobiles,  dans  ses  zones  d’intervention :  plus  de  1450  consultations  ont  pu  être  menées  dans  28  centres de santé de cinq zones de santé, parmi celles qui avaient notifié au moins un cas confirmé ou  présenté  des  décès  communautaires  non‐expliqués.  Une  formation  du  personnel  médical  à  une  meilleure connaissance de la maladie à virus Ebola et des donations de médicaments indispensables  au traitement ont complété ce dispositif.

Outre  cette  approche  communautaire  et  décentralisée,  les  nouveaux moyens  de  prévention  et  de traitements  ont  contribué  à  l’offre  d’une  couverture  médicale  de  qualité.  Ces  outils  ainsi  que  la  flexibilité des équipes médicales  face aux caractéristiques  spécifiques des contextes d’intervention,  témoignent  des  expériences  acquises  au  cours  des  réponses  aux  précédentes  épidémies.  Elles  doivent  permettre  d’assurer  une  prise  en  charge  de  plus  grande  qualité,  intégrée  et  proche  du  patient dans le futur.

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