Intervenons-nous

Plusieurs jours après l’élection de Félix Tshisekedi et la nomination de Judith Suminwa comme Première Ministre de la RDC, le gouvernement national tarde à être mis en place. Des réactions divergentes fusent de partout dans la classe politique comme pour les acteurs de la Société Civile. Certains veulent dédouaner le Chef de l’État alors que d’autres pensent que ce retard a un impact négatif sur la situation socioéconomique du pays.

Dans la classe politique au Sud-Kivu, Jean-Baptiste Kasole, cadre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) estime que jusqu’à présent, il n’y a pas de retard accusé dans la formation du nouveau gouvernement.

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Kasole justifie cite des exemples du passé où par l’exemple, en 2011, le Premier Ministre avait été désigné en Juin. Sans comparer, ce dernier précise que le retard dans la formation du gouvernement n’a jamais été une catastrophe pour un pays.

Il attribue cette situation à plusieurs pesanteurs auxquelles l’Union sacrée de la Nation fait actuellement face.

 « Felix Tshisekedi a été élu en décembre 2023 pour son second quinquennat, il a déjà nommé la Première Ministre Judith Suminwa. Nous avons participé aux élections des gouverneurs, et vous savez que la grande pesanteur dans la formation du gouvernement, c’est d’abord le bureau définitif de l’Assemblée Nationale qui va investir ce gouvernement. Aujourd’hui, ce bureau n’est pas mis en place, il n’y a pas eu d’élection jusqu’à présent et comme pour vous dire, il y a beaucoup de pesanteurs au sein de cette alliance. Vous avez vu que pour trouver le candidat Président de l’Assemblée Nationale, il a fallu que l’on organise les primaires. Vous avez vu aussi que ce qui avait bloqué la nomination du Premier ministre, c’était le bloc PCR qui devait aussi négocier et peser sur toutes ces négociations. Ce sont des pesanteurs qui sont écartées petit à petit. Soyez rassurés, le gouvernement sera là. Ce qui reste, c’est la publication du gouvernement et on ne peut pas publier le gouvernement sans se rassurer que le bureau est mis en place, pour investir ce gouvernement-là. L’opinion doit savoir qu’il n’y a pas de retard jusque-là ».

De son côté, Albert Matabaro de l’Engagement Citoyen pour le Développement ( EciDé), parti politique d’opposition, pense que ce retard est dû au manque de volonté du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi qui avait même autorisé à ses ministres de continuer à travailler dans leurs ministères.

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ces ministres, poursuit Albert Matabaro, tout semble fini et les choses peuvent rester comme elles sont actuellement.

« Il y a blocage aussi à lAssemblée nationale, blocage parce qu’il y a un bureau d’âge qui ne veut rien laisser.  Il y a Mbosso qui veut s’éterniser au pouvoir. En fait, il bloque tout. Si aujourd’hui nous n’avons pas de gouvernement, si aujourd’hui tout est bloqué au pays, si rien ne va pas au pays, tout dépend de Félix-Antoine Tshisekedi parce qu’il a la majorité écrasante. Une majorité mono couleur où il n’y a rien d’opposition dedans ».

 Impatience de la Société Civile

La Société Civile du Sud-Kivu est également impatiente. Son Bureau de Coordination rappelle qu’elle pensait avoir rapidement un gouvernement après la nomination de la Première Ministre. Malheureusement, regrette le Rapporteur du Bureau de Coordination de la Société Civile Forces Vives, c’est la confusion dans la gestion de la chose publique.

Pour Juvénal Lushule, un pays sans gouvernement est comme un pays sans Constitution.

 « C’est vraiment une confusion totale, on ne sait même comment orienter nos plaidoyers et auprès de qui il faut s’adresser. On ne sait pas qui fait quoi, comment le faire. C’est vraiment une confusion », dit-il.

Il appelle à cet effet, les autorités à relever les défis notamment de la guerre de l’Est, la situation socio-économique de l’ensemble du pays.

« Nous, comme acteurs sociaux, nous nous posons la question de savoir si notre pays respecte la Constitution. Nous, comme population, comme Société civile, nous sommes comme des orphelins sans parents. Nous demandons vite aux autorités de former le gouvernement national. Les conséquences sont énormes s’il n’y a pas de gouvernement. Nous voulons que la Première Ministre puisse se prononcer le plus tôt possible, pour doter le pays d’un gouvernement responsable parce que ça fait la honte de notre pays. La Société civile exhorte au Chef de l’Etat et la Première Ministre, de doter le pays d’un gouvernement qui va faire avancer notre », conclut Lushule.

Séraphin Mapenzi

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