Intervenons-nous

La perception « illégale » de 500 francs congolais dans la quasi totalité des ports lacustres de la ville de Bukavu a refait surface.

C’est le constat fait par la rédaction de Laprunellerdc.info depuis plusieurs jours.

Des passagers en partance pour Goma dans la province du Nord-Kivu, sont obligés de débourser une somme de 500fc; pour être enregistré sur la feuille de manifeste de passagers et obtenir le sceau de la Direction Générale de Migration.

« Ce qui fâche dans cette pratique est que toute personne qui ose s’oppose à cette pratique se voit bloquée par les agents de la DGM, en complicité avec la police; » regrette un passager rencontré au port Emmanuel ce jeudi 04 février 2021.

Pour la perception de cet argent, le passager doit seulement remettre la somme sans recevoir une quittance; ou un document de perception en contre partie. Seul le sceau (cachet) de la DGM suffit pour que l’agent récepteur empoche ses 500fc.

Dans la quasi totalité des ports visités, les agents de la DGM se divisent en des groupes, certains aux côtés des agents vendeurs de billets de voyages des bateaux; et d’autres sur la porte d’entrée ou de sortie du bateau.

Ces derniers piquent chaque billet vendu par les agents des bateaux; et exigent ( par moment avec l’accompagnement des percepteurs des taxes) la somme avant d’enregistrer le client.

Au port Emmanuel par exemple, à la porte du guichet de vente des billets de voyage, on y trouve un agent de la DGM aux côtés des percepteurs de CEFUMA et ELAN (les principales sociétés de perception de la taxe sur les passagers dans les ports du Sud-Kivu).

Une fois l’agent percepteur obtient les 1000 francs congolais prévus pour cette taxe, il oblige au passager de débourser les 500 francs de surplus pour son ami de la DGM, sans quoi le billet est automatiquement saisi.

Cette situation est aussi visible plus loin au port du bateau Étoile du Kivu, où les mêmes agents font la loi; et se tapent des fonds sur le dos des passagers.

La même situation est rapportée dans plusieurs ports lacustres de la ville de Bukavu; et les paisibles citoyens sont obligés de payer pour éviter d’éventuelles altercations; avec les agents percepteurs qui travaillent en complicité avec la police.

La lutte des mouvements réduite à zéro

Cette perception jugée illégale a longtemps été décriée par plusieurs organisations de la société Civile; et de défense des droits de l’homme au Sud-Kivu.

Déjà en 2019, les mouvements citoyens OBAPG/RDC, IL Est Temps, Telema, LUCHA-RDC AFRIQUE; et plusieurs autres organisations réunies au sein du collectif Amka Congo ont été reçus par la Direction Provinciale de Migration DGM/SK.

Leur tête à tête avait tourné autour de la perception de ces 500fc de la taxe dite DGM dans les ports du Sud-Kivu, la publication et l’affichage dans ces installations portuaires de prix réels des documents et autres titres de voyage conformément à la législation congolaise.

Ils avaient aussi exiger à la DGM la mise à terme du clientélisme de ses services dans les ports et frontières de la province.

Le retour de la perception de cette somme vient réduire au néant la lutte des acteurs de la société Civile et des mouvements citoyens, qui pourtant ont lutté et réussit à mettre un terme à cette taxe illégale. Plusieurs observateurs pensent que la Direction provinciale de la DGM devrait s’impliquer pour que ses agents visiblement récalcitrants cessent avec leur magouille.

Ils proposent que les acteurs du changement qui ont obtenu la suspension de cette taxe reviennent à la charge, pour sauver les milliers des francs congolais des paisibles citoyens qui sont encaissés illégalement par ces agents.

Bertin Bulonza 

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