Le Professeur Billy Bolakonga a fortement critiqué la dernière rencontre entre le Président Félix Tshisekedi (CACH) et l’ancien Président Joseph Kabila (FCC) à la cité de la N’Sele dans la capitale Kinshasa.
Une rencontre qui visait, selon le compte-rendu à faire l’évaluation de la mise en œuvre de l’Accord de la Coalition CACH–FCC ou encore réfléchir sur des dispositions à prendre pour la décrispation politique et la bonne marche de la coalition.
Tshisekedi-Kabila placés sur le même piédestal
Mais le Professeur Billy Bolakonga Ilye qui affirme avoir lu le compte rendu de la rencontre entre deux personnalités de la coalition CACH-FCC note que dans l’esprit et la lettre du communiqué produit et destiné au grand public, les deux personnalités sont, « visiblement à dessein, placées sur le même piédestal ».
« Qu’est-ce que cela suggère ? Cela heurte mon bon sens, m’intrigue voire me parait choquant ! Je suis donc curieux de savoir si, dans ce cas, c’était le Chef de l’État ou le chef d’un clan politique qui rencontrait celui d’un autre clan politique (même s’ils semblent être liés par un accord politique caractérisé par le désordre, l’indiscipline, la cacophonie, …) ! A ce qui me semble, c’est dans ce registre qu’il faut placer ladite rencontre! » s’indigne-t-il dans un entretien avec Laprunellerdc.info.
Subséquemment, note le Professeur Billy Bolakonga, plusieurs autres interrogations peuvent surgir de ce constat. C’est par exemple, la qualité avec laquelle s’est exprimé Vital Kamerhe, Directeur de Cabinet de Tshisekedi.
« Comme Dircab du Chef de l’Etat, Porte-parole de ce dernier, rapporteur de la coalition hétéroclite ou plutôt comme membre de l’un de deux clans ? » s’interroge -t-il.
« …Rien n’indique que les questions fondamentales et vitales de développement ont été évoquées… »
Pour lui, rien n’indique que cette rencontre a parlé des questions fondamentales et vitales de développement du pays.
« Par ailleurs, pour une telle rencontre, hormis les intérêts pro domo de chacun des clans en présence, rien n’indique, malgré les trois heures et demie des discussions prétendument conviviales et fructueuses, que des questions fondamentales et vitales de développement, d’économie internationale ou de santé publique avec l’épineuse situation d’actualité liée à la pandémie du coronavirus qui menace sérieusement la RDC n’eussent été abordées. A la place, nous avons eu droit à une réunion qui s’apparentait à un rendez-vous des charognards prêts à dépecer le gibier-portefeuille congolais… » s’inquiète-t-il.
Une profonde révolution mentale
Ce qui fait dire au Professeur Billy Bolakonga que le récent discours du Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege n’a pas percé les oreilles des concernés, notamment dans l’extrait où il rappelait que « -notre pays traverse des graves difficultés, il est par terre-« .
« Il faut donc une profonde révolution au moins mentale afin de forcer les esprits égoïstes et égocentriques à s’éloigner de la gestion de la chose publique pour espérer le relèvement de la notre nation en péril. Autrement ce sera une collection redondante de verbiage véhiculant frustration et désespoir, y compris, comme on le remarque de plus en plus et de manière grandissante, du côté des partisans du partis présidentiel ».
Citant Denis Mukwege, il conclut que sans une prise de conscience réelle, sans éveil de conscience des intellectuels, notre pays risque de sombrer davantage dans une misère sans nom.
Honneur-David Safari