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Malgré les innovations dans la loi électorale favorisant la représentation de la femme, les changements réels peinent à être observés même pour les scrutins indirects.

Jusqu’au 1er mars, le jour prévu pour la clôture du dépôt des candidatures avant que ce délai ne soit prolongé par la CENI, aucune femme ne s’est portée candidate Gouverneur sur les 10 candidats enregistrés par le Bureau de Réception et Traitement des Candidatures (BRTC) Sud-Kivu.

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Au poste de Vice-Gouverneur, seules 3 femmes ont été identifiées alors que les listes qui portent les femmes ne payent pas de caution.

Nene Bintu, experte en matière électorale constate que malgré les innovations à la loi électorale pour notamment favoriser la femme, le taux de participation de la femme n’a pas augmenté.

Elle pense que cela est dû à l’ignorance des innovations de la loi électorale de 2022 et l’égoïsme au niveau des partis politiques.

« Malgré l’avantage de cette loi qui prévoit que lorsqu’il y a présence sur une liste d’un homme et une femme, on ne paie pas de caution, les partis politiques n’ont pas aligné les femmes », constate-t-elle. 

Celle-ci ajoute également qu’il y a une volonté manifeste de ne pas appliquer la loi sur le seuil de représentativité.

Néné Bintu fait aussi constater qu’il y a des femmes qui ont peur de manifester leurs ambitions alors que leurs compétences sont connues.

« D’autres femmes se disent qu’à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, il n’y a que trois femmes élues lors des élections du 20 décembre 2023 et que ce serait un obstacle pour elles d’obtenir la majorité des voix en tant que Gouverneur là où il y a beaucoup d’hommes ».

Cette actrice de la Société Civile rappelle aux femmes qu’elles doivent nourrir les ambitions comme d’autres citoyens. Les partis politiques doivent aussi instaurer la démocratie en leur sein. 

«Au niveau de la loi électorale, on devrait mettre une option contraignante, c’est-à-dire que la liste d’un parti ou regroupement politique qui n’aura pas atteint le seuil de représentativité de 50% soit écartée par la CENI. En amont aussi, les femmes doivent savoir que pour avoir des postes d’élections, elles sont appelées à voter pour les autres au premier degré ».

Aussi, Néné Bintu rappelle-t-elle aux hommes le soutien qu’ils doivent apporter à leurs partenaires femmes pour qu’elles donnent leur contribution dans la gestion de la Province et du pays.

Lire aussi: RDC : la CENI reporte à nouveau la date de la fin de dépôt des candidatures des Gouverneurs et Sénateurs

Il faut dire que depuis 1960, la province du Sud-Kivu n’a jamais été dirigée par une femme comme Gouverneur.

Les femmes ambitieuses sont donc appelées à se jeter à l’eau  pendant ces quelques jours de prolongation accordés par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).

Il faut rappeler que le dépôt des dossiers de candidature pour les élections du Gouverneur, Vice-Gouverneur et Sénateurs se clôture le 8 mars prochain.

Séraphin Mapenzi

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3 commentaires

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