Le gouvernement congolais doit prendre des mesures urgentes pour lutter contre la consommation abusive de boissons fortement alcoolisées et prévenir ainsi la délinquance juvénile. C’est l’une des principales recommandations formulées lors d’un atelier organisé par le Cluster des Organisations des Jeunes pour la Paix et le Développement (COJPD-SK) ce mercredi 13 novembre 2024, à la salle de conférence du RIO à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Cet atelier avait pour objectif de contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population de Bukavu, en se concentrant sur la prévention des catastrophes naturelles et humaines.
Selon les organisateurs, une étude menée en juillet 2022 et actualisée en octobre 2023 a révélé que la consommation excessive d’alcool, l’insécurité, la justice populaire et les catastrophes naturelles sont des problèmes majeurs freinant le développement de la ville et de la province.
« Les résultats de cette étude ont mis en évidence des facteurs clés du sous-développement de Bukavu, notamment la consommation de boissons fortement alcoolisées, l’insécurité, la justice populaire, les catastrophes naturelles et les inégalités de genre dans les instances décisionnelles », a expliqué Rachel Binja, responsable du COJPD-SK.
« Ces problématiques concernent toute la population et nécessitent des actions immédiates », a-t-elle ajouté.
L’étude s’est penchée sur les causes et conséquences des catastrophes dans la ville, tout en mettant l’accent sur l’impact de la consommation d’alcool sur la jeunesse. En réponse à ces enjeux, le Cluster des Organisations des Jeunes a lancé un appel à l’action pour le développement du Sud-Kivu.
À la suite de cette étude, un plan de contingence a été proposé pour encadrer la jeunesse et lutter contre la délinquance. Ce plan inclut également un appel à l’autorité gouvernementale pour qu’elle prenne ses responsabilités sur les questions environnementales et sécuritaires, ainsi que des mesures urgentes pour limiter la consommation excessive de boissons alcoolisées par les jeunes.
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« Le résultat de cette étude est un appel à l’action collective. Nous avons vu les chefs des différentes divisions, les responsables locaux, les chefs de quartier, ainsi que les organisations locales, nationales et internationales prendre conscience de la situation et s’engager à agir à leur niveau pour mettre en œuvre le plan de contingence », a déclaré Rachel Binja.
Cet atelier de restitution a réuni des acteurs de la société civile, soutenus par l’appui financier et technique du Réseau d’Innovation Organisationnelle (RIO), qui a permis de rendre cette rencontre possible.
Vinciane Ntabala