Intervenons-nous

    Voici votre revue de presse du jour, un tour d’horizon de l’actualité de l’Est de la RDC. Les cieux du Kivu sont agités, les mines tournent à plein régime, l’insécurité urbaine fait des victimes, et la Société civile hausse le ton face à une crise économique silencieuse mais brutale.

    Ouvrons cette revue de presse par La Prunelle RDC qui revient sur un fait troublant survenu à Minembwe ce 30 juin : un aéronef non identifié a été intercepté par les Forces armées de la RDC dans une zone sous tension. L’appareil, non immatriculé, aurait violé l’espace aérien congolais. C’est ce qu’indique un communiqué signé par le général-major Sylvain Ekenge. Selon les FARDC, il s’agissait d’une menace claire à la souveraineté du pays.

    Mais l’AFC-M23, dans une communication citée par La Prunelle RDC, accuse les FARDC d’avoir bombardé un avion civil transportant de l’aide humanitaire. Selon le groupe rebelle, les produits médicaux et alimentaires ont été réduits en cendres, aggravant la souffrance des populations locales.

    Pendant ce temps à Goma, Les Volcans News rapporte qu’un autre avion a été aperçu en pleine nuit, survolant la ville à basse altitude, alors même que l’aéroport international est fermé depuis janvier. Aucun commentaire officiel n’a été fait, mais les spéculations vont bon train dans une ville habituée au silence des moteurs… et qui redoute leur retour.

    À Goma, toujours selon Les Volcans News, deux jeunes commerçants ont été abattus ce mardi soir dans le quartier Ndosho, à proximité de la paroisse CBCA. Trois hommes armés, dont un en tenue militaire, ont braqué une boutique avant d’ouvrir le feu. Deux morts, plusieurs blessés graves, des tirs en l’air pour couvrir la fuite. Les habitants parlent d’un climat de plus en plus anarchique et dangereux.

    Lire aussi : Sud-Kivu : les FARDC interceptent un aéronef non identifié à Minembwe

    Dans le territoire de Kabare, plus précisément à Bugorhe, Watchdog Média signale qu’un jeune garçon a été tué par balle dans une attaque armée menée par des voleurs. La victime, fils d’un pasteur, rentrait chez lui lorsque les bandits ont ouvert le feu. Là aussi, les habitants dénoncent une insécurité chronique, marquée par des tirs nocturnes quasi quotidiens.

    Direction Luhihi, dans le territoire de Kabare, où Radio Maendeleo a mené une enquête de terrain au cœur du site aurifère de Lomera, six mois après la découverte de l’or. Résultat : des milliers de personnes, venues de tout l’Est de la RDC et des pays voisins, s’y installent chaque semaine. Un véritable « Far West » congolais : extraction à la main, constructions de fortune, boîtes de nuit, commerce intense, mais quasiment aucun encadrement.

    Le site attire aussi des bateaux venus de Goma, Bukavu, Rwanda, transportant bière, matériaux de construction, vivres. Mais au milieu de cette effervescence, des voix s’élèvent : il faut remettre de l’ordre, encadrer les activités et protéger les populations contre les risques sanitaires et miniers, notamment face au choléra, insiste la plus ancienne radio communautaire de l’Est de la RDC.

    L’Essentiel RDC choisit, lui de parler de la Société Civile du Sud-Kivu qui, selon le confrère évoque désormais un « crime économique » pour qualifier la fermeture prolongée des banques et institutions de microfinance dans la province. Cela fait plus de cinq mois que les populations n’ont plus accès à leurs fonds. Une situation dénoncée par le très controversé Samy Jean Takimbula, Vice-président du Bureau de Coordination

    Appuyée par des ONG locales et mouvements citoyens, la Société Civile de Takimbula exige la réouverture immédiate des établissements financiers, rappelant que rien ne justifie cette mesure, surtout dans une province déjà frappée par la guerre. Elle prévient : le silence du gouvernement sera considéré comme un abandon.

    Lire aussi : Sud-Kivu : la fermeture des banques aggrave la crise socio-économique

    Enfin, à Bukavu, le mouvement citoyen « La Sentinelle », cité par JUA RDC, dénonce une escalade alarmante de la criminalité entre le 25 et le 31 juin. Des ménages attaqués, des assassinats, des corps abandonnés dans les rues… Le quartier Mulambula, Mosala, l’hôpital de Muku et même l’entrée de l’ISDR ont été touchés.

    Mais ce n’est pas tout : La Sentinelle accuse les autorités du M23 qui contrôlent la zone de mener des arrestations sans transparence, laissant place aux rumeurs d’enlèvements. Elle appelle à un respect strict des procédures, à la transparence des interpellations, et au retour des patrouilles mixtes de sécurité dans toutes les communes.

     Vinciane Ntabala 

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