L’ONG congolaise Badilika, engagée dans la défense des droits humains, a lancé ce jeudi une alerte urgente sur de graves violations des droits fondamentaux perpétrées dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), dans l’Est de la République démocratique du Congo. Ces exactions seraient survenues après la prise des villes de Goma et Bukavu par des groupes armés.
Selon Badilika, des policiers, des militaires congolais, mais aussi des civils affiliés aux groupes dits Wazalendu, capturés par les forces rebelles, subiraient des traitements inhumains, dégradants, voire mortels dans plusieurs sites, notamment au centre de formation de Rumangabo et dans des cachots souterrains à Tchanzu et Runyonyi. La liste des victimes comprendrait aussi de jeunes enrôlés de force, originaires des zones tombées sous contrôle rebelle.
L’organisation rapporte des témoignages concordants faisant état de tortures systématiques, exécutions sommaires, empoisonnements, et disparitions forcées. Plusieurs corps auraient été retrouvés dans des conditions atroces, et certains détenus restent introuvables depuis plus de 100 jours. D’autres seraient morts pendant les transferts, victimes de violences ou de conditions de transport inhumaines. La prison centrale de Rutshuru serait utilisée comme centre illégal de détention et de torture.
Badilika identifie trois responsables présumés : le commandant Makenga Sultan, ainsi que deux individus dénommés Corneille Nanga et Bertrand Bisimwa.
Ces actes constituent, selon l’ONG, des violations graves du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, en contradiction avec les engagements internationaux de la RDC, notamment les Conventions de Genève, la Convention contre la torture, et la Convention internationale contre les disparitions forcées.
Face à la gravité des faits, Badilika appelle à la mise en place d’une enquête internationale indépendante et urgente, sous la supervision des Nations Unies, afin de documenter les violations, identifier les responsables et assurer la justice.
L’organisation exige en outre :
- la libération immédiate des personnes détenues arbitrairement ;
- la restitution des corps aux familles ;
- un accompagnement psychologique, médical et juridique pour les victimes et leurs proches.
Badilika interpelle les autorités congolaises, la MONUSCO, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ainsi que les ONG nationales et internationales, afin que des mesures immédiates soient prises pour protéger les populations civiles et mettre fin à l’impunité.
« Ces crimes ne doivent pas rester sans suite. La justice doit passer, et les droits fondamentaux doivent être protégés, même en temps de conflit », conclut la déclaration.
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Nous ne devons pas rester sous silence et laisser passer inapercu les violations graves, nous encourageons l’ONG BADILIKA la voix des sans voix à aller de l’avant
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