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Le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe est appelé par la Justice à s’expliquer sur deux contrats attribués respectivement à la Société SAMIBO d’une valeur de 47 millions USD et à Trade Plus d’un montant de 10 millions USD. Le procureur lui reproche le fait d’avoir détourné des fonds de l’état en passant par le mécanisme d’attribution des marchés publics de gré à gré à des entreprises fictives.
Faits reprochés à Kamerhe

En effet, le ministère public reproche à l’inculpé Vital Kamerhe  d’avoir, en tant que directeur du cabinet du chef de l’Etat et superviseur des travaux des 100 jours, détournés des fonds de l’Etat en passant par l’attribution des marchés de gré à gré. 

Dans le lot de ces entreprises, il y a d’abord SAMIBO. Cette société avait, d’après le ministère public, reçu en numéraires la somme de 47 millions USD par la Rawbank. Cependant, ladite somme a disparu du circuit bancaire sans être affectée à la construction des 5 000 maisons préfabriquées.

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Il y a ensuite, la société Trade Plus. Cette dernière, soutient le ministère public, a reçu 10 millions USD du trésor public pour la fourniture des médicaments alors qu’elle n’est pas du domaine pharmaceutique et tient juste une quincaillerie avec cette incidence que les produits commandés par cette dernière sont arrivées à Kinshasa ayant atteint la date de péremption pour la grande partie. Donc, impropre à la consommation.

Quatre vérités de Kamerhe 

Selon une source judiciaire, Vital Kamerhe a rejeté en bloc toutes ces accusations mises à sa charge. Le directeur de cabinet du président Félix Antoine Tshisekedi a tenu à donner sa version de faits.

(1) D’abord, tous les marchés publics qui existent entre la République et les tiers ont été hérités du Gouvernement Tshibala. (2) Ensuite, aucun contrat de passation de marché public de gré à gré ne porte sa signature. (3) Bien plus, a-t-il ajouté, il n’est pas de la responsabilité du directeur de cabinet du chef de l’Etat de suivre l’affectation des fonds payés directement par la banque dans les comptes desdites entreprises. (4) Enfin, il y a toute une équipe qui était chargée de la supervision des travaux dont font partie les ministres en fonction.

C’est dans ce cadre que Vital Kamerhe a cité les noms de Thomas Lukaka (actuel ministre de l’ESU et ex. ministre des ITPR), Willy Ngopos, l’actuel ministre des ITPR et le gouverneur de la BCC qui, d’après lui, ne sont nullement inquiétés.

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A cette liste, s’ajoute le ministre de la Santé publique, Eteni Longondo, qui , a-t-il soutenu, avait fait l’expertise des médicaments livrés par Trade Plus et déclaré, en Conseil des ministres, qu’ils étaient conformes avant de les réceptionner et les mettre à la disposition des services habilités. 

Une fois de plus, a – t – il insisté, c’est à tort que le parquet le rend responsable dans ce dossier.  

Cette ligne de défense de Vital Kamerhe a permis à ses avocats de soutenir que les faits lui reprochés se fondent sur des suppositions et ne sont nullement infractionnels tant qu’il y a absence totale d’indices sérieux de culpabilité. D’où, la demande de mise en liberté provisoire en considérant sa disponibilité à collaborer avec la justice jusqu’à la clôture de l’instruction de la présente affaire. 

Position ferme du Tripaix

Malgré tous les arguments présentés par la défense, le Ministère public a campé sur sa position initiale pour soutenir que l’inculpé Kamerhe a bien pris part active aux opérations d’attribution des marchés publics de gré à gré, lesquelles ont conduit au détournement des deniers publics. Il est visiblement bloqué par sa responsabilité du Dircab.

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Dès lors, le Ministère public a soutenu que le maintient de Vital Kamerhe en détention est impérieux pour la poursuite de l’instruction d’autant plus qu’il devrait être confronté à plusieurs autres inculpés qui se trouvent actuellement en détention préventive à la la prison centrale de Makala.

Le Tribunal reste convaincu, à ce stade, qu’il subsiste contre Vital Kamerhe des indices sérieux de culpabilité tirés du fait qu’il a reconnu avoir été superviseur des travaux de 100 jours et qu’il a aussi piloté les opérations d’attribution des marchés de gré à gré ayant conduit au détournement des fonds publics.

D’où, l’ordre du Tribunal de paix de Kinshasa/Matete de sa mise en détention préventive pour quinze jours à la prison centrale de Makala.

Avec mediacongo.net

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