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    Les programmes des cours peinent à démarrer dans une dizaine d’établissements scolaires du territoire de Rutshuru. Pourtant l’année scolaire 2022-2023 a commencé depuis le 5 septembre. Les déplacés fuyant la guerre du M23 dans les groupements de Jomba et Bweza refusent de libérer les salles de classe dans ces établissements scolaires.

    Des milliers d’enfants inscrits dans ces écoles attendent encore à la maison. Une situation inquiète les parents d’élèves des écoles concernées.

    A l’école primaire Rugabo par exemple, les salles de classe servent d’abris pour des centaines des familles déplacées venues de Jomba ou de Bweza. Chacune de ces familles garde ses biens de ménage dans un des coins de différentes salles de classe, a-t-on constaté.

    La nuit tombée, ces locaux se transforment en chambre à coucher pour ces familles déplacées. La cour de cette école est parfois chargée de la fumée. Des femmes y ont aménagé des foyers devant des salles de classe. Elles y préparent leurs repas.

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    Le décor est le même dans les écoles primaires Kabaraza, Matumaini et Remera ainsi que dans certains autres établissements scolaires de Rutshuru centre et environs.

    Mais cette situation inquiète plusieurs parents d’élèves à Rutshuru centre ! « Ici, les déplacés refusent de libérer les salles de classe. Et s’ils refusent de libérer les salles de classe, ce retard entrainera des difficultés à la fin de l’année. Mais c’est le gouvernement qui est à la base de tout ce problème. Il ne veut pas répondre aux préoccupations de la population. S’il se sent incapable, il faut qu’il l’avoue et qu’il permette aux déplacés de rentrer chez pour vivre avec le M23,» pense un des parents d’élèves.

    Papy Segohobe, un autre parent de Rutshuru-centre, propose cette alternative : « Il serait mieux que chaque matin, les déplacés libèrent les salles de classe pour que les enfants suivent cours et qu’à la fin des cours, ils rentrent dans les salles de classe comme ils le faisaient l’année passée. Cela pourra aider toute la population du territoire de Rutshuru ».

    Face à ce retard, le chef de sous-division de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) Rutshuru I, Claude Gatabazi, assure que les autorités à différents niveaux s’activent à trouver des solutions.

    «Nous sommes en contact permanent avec l’administrateur militaire du territoire de Rutshuru, le chef de la chefferie de Bwisha ainsi que tous les partenaires dans le domaine éducatif pour voir dans quelle mesure nous pouvons accélérer les mécanismes qui sont mis en place pour que les déplacés libèrent les classe. C’est notamment la construction de certains abris dans les sites de déplacés, même la construction de certains abris dans les concessions scolaires pour que ces abris-là soient occupés par les déplacés qui sont dans les écoles afin de libérer les salles de classe pour que les activités aient lieu,» déclare-t-il.

    Notez que l’année scolaire n’a pas non plus démarré dans les écoles de Ntamugenga, en groupement de Bweza. Là également, les déplacés occupent les salles de classe.

    Faustin Tawite, depuis Rutshuru

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