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    Créé au début de l’année 2023, le Club des filles reporters de la Radio Communautaire Bunyakiri (RCBu) totalise un an. Cette structure qui offre aux jeunes filles l’opportunité de se former et de participer activement au domaine du journalisme, a déjà plusieurs réalisations à son actif, en dépit des défis auxquels elle fait face.

    Dans un entretien avec La Prunelle RDC, Simon Weteshi Mihona, Directeur de la RCBu, affirme que ce club vise tout d’abord à combler le manque de représentation féminine dans le secteur du journalisme local. En formant ces jeunes filles aux compétences journalistiques, la RCBu souhaite également les préparer à prendre la relève des journalistes actuels et à contribuer positivement à la société.

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    «Nous avons commencé avec 15 filles, mais elles sont déjà 40 dans le club. Elles ont déjà quelques notions de base dans le cadre de la récolte, traitement et diffusion des informations. Certaines filles sont même déjà en mesure de réaliser des micro programmes, des spots et des magazines. Nous avons aussi envoyé une fille à l’université. Elle s’appelle Archange, et elle est déjà en BAC 1, faculté des sciences de l’information et de la Communication. Dans les 3 prochaines années elle aura déjà fini et elle pourra former les autres,» déclare-t-il.

    En plus de ces formations, le Club des jeunes reporters a pu mener plus de 4 séances de sensibilisation des jeunes filles adolescentes, notamment dans des écoles de la place. Ces séances ont permis de susciter l’intérêt des jeunes filles pour le journalisme et de les encourager à rejoindre le Club des filles reporters.

    «Ces sensibilisations ont permis d’atteindre environ 800 jeunes filles. D’ailleurs lors de 3 séances, nous avons distribué des kits hygiéniques à des adolescentes de l’Institut Bunyakiri, Kando, Kafunda et Kalima. Nous avons aussi célébré plusieurs journées internationales avec ces jeunes filles pour les sensibiliser sur les NTIC et autres,» explique Mihona.

    Des moyens insuffisants

    Ce club contribue à la promotion de l’égalité des genres en offrant aux jeunes filles une plateforme pour s’exprimer et être entendues. En les formant aux techniques journalistiques, le club leur permet de développer leurs compétences en communication, en recherche et en analyse critique, renforçant ainsi leur confiance en elles et leur capacité à s’exprimer de manière éloquente.

    Pour le Directeur Simon Mihona, le Club des filles reporters de la Radio Communautaire Bunyakiri est une structure importante pour la promotion de l’égalité des genres et l’autonomisation des jeunes filles dans le territoire de Kalehe. Mais des défis subsistent, notamment l’insuffisance des moyens qui ne permet pas au club d’atteindre tous ses objectifs.Club des filles reporters de la Radio Communautaire Bunyakiri (RCBu)

    «Ce sont des jeunes filles adolescentes qui devraient notamment être formées sur leur protection. Parce qu’elles font des descentes sur terrain pour récolter les données, elles devraient savoir comment se protéger. Mais elles ne sont pas encore formées sur ça, ou encore sur les techniques de dénonciation des violences basées sur le genre. Nous leur apprenons aussi à utiliser des appareils numériques pour la récolte des informations, mais on n’a pas assez de matériels, notamment les dictaphones et les caméras, pour leur permettre de bien apprendre,» explique-t-il.

    Selon lui, jusqu’ici il n’y a aucun partenaire qui accompagne ces jeunes filles reporters, excepté certains médias comme LaPrunelleRDC ou Radio Okapi qui relaient leurs activités.

    Atteindre 5.000 adolescentes

    Depuis sa création, ce club mène des actions pour permettre l’augmentation de la représentation féminine dans le domaine du journalisme. Il contribue ainsi à diversifier les perspectives médiatiques et à donner une voix aux préoccupations spécifiques des femmes et des filles de la communauté. Ce qui favorise une meilleure compréhension des enjeux qui les concernent et encourage le changement social positif.

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    Le Directeur Mihona affirme que l’un des perspectives de cette année est d’atteindre au moins 5.000 jeunes filles adolescentes, à travers des séances de sensibilisation et autres mobilisations qui seront faites dans cette entité.

    «A Bunyakiri il y a vraiment un grand vide dans le métier du journalisme, car il n’y a pas assez de journalistes femmes. Nous croyons qu’à travers ce club ce vide sera comblé. Cette année, nous comptons toucher plus de 5.000 filles en les sensibilisant sur l’hygiène menstruelle, sur leur protection, ainsi que la lutte contre les mariages d’enfants et les grossesses précoces,» affirme-t-il.

    Pour l’avancement de ce Club des filles reporters, Simon Mihona appelle les autorités locales, les écoles, les parents et la communauté dans son ensemble à l’accompagner, en offrant un environnement favorable à leur apprentissage et à leur épanouissement. Il demande également aux organisations humanitaires et personnes de bonne volonté de soutenir cette initiative, afin de garantir que les voix des jeunes filles soient entendues, et que leur potentiel soit pleinement réalisé.

    Jean-Luc M

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