Théo Ngwabidje est le problème. C’est ce que note le Bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu qui juge inopportunes les consultations annoncées par le Gouverneur en vue de trouver une solution à la crise multiforme qui frappe la province.
Pour Adrien Zawadi, Président de cette structure citoyenne qui donnait la position de la Société Civile, le Gouverneur Théo Ngwabidje constitue « lui-même un problème ».
Lire aussi: Sud-Kivu : des bruits, klaxons, sifflets…pour demander la démission de Ngwabidje
« Nous le Bureau de Coordination, nous voulons savoir quels sont les termes de référence de ces consultations, qui sera consulté, pourquoi on sera consulté, sur quelles questions on sera consulté. Il y a quand même un problème quand un médecin qui inocule la maladie à des patients et les appelle aux consultations. Le gouverneur fait lui-même partie du problème, il va consulter qui et pourquoi ? S’il s’agissait d’une délégation interministérielle venant de Kinshasa pour consulter toutes les parties prenantes, alors là c’est correct », indique Adrien Zawadi.
La Société Civile du Sud-Kivu propose que ces consultations annoncées par le Gouverneur se passent plutôt dans les territoires et ensuite dans la ville de Bukavu.
« En suite, s’il faut vraiment une consultation le Bureau de coordination pense que ce n’est pas à Bukavu qu’il faut faire ces consultations. Nous aurions souhaité que ces consultations se passent dans les territoires pour se rendre compte effectivement des problèmes que dénonce la population à la base et finir par la ville comme aussi une autre entité, parce que la province du Sud-Kivu n’a pas seulement Bukavu comme entité, la province du Sud-Kivu a 8 territoires, quatre villes… Donc, s’il faut des consultations, il faut aller dans ces entités là et finir par le Chef-lieu et ceux qui doivent consulter les gens aujourd’hui c’est une commission indépendante ».
Lire aussi: Sud-Kivu : malgré les menaces des autorités, l’appel de la Société Civile à la province morte largement suivi
Fidèle à ses idéaux, la Société Civile du Sud-Kivu rappelle qu’elle reste attachée à la voix du dialogue comme l’une de ses valeurs. Mais Adrien Zawadi avertit : pas un dialogue avec Théo Ngwabidje. C’est cette voie que la Société Civile avait déjà entamée lors du long séjour de Ngwabidje à Kinshasa.
« D’abord il faut distinguer ce qu’on appelle consultation et dialogue. Il nous semble que c’est des consultations, ce ne pas un dialogue. Pour le Bureau de coordination, le dialogue c’est une valeur que nous prônons, le dialogue doit se circonscrire dans le temps et dans l’espace. Il doit avoir des raisons », poursuit Adrien Zawadi.
Contexte
Théo Ngwabidje Kasi, le Gouverneur du Sud-Kivu a été réhabilité par la Cour Constitutionnelle après une destitution de son gouvernement par l’Assemblée Provinciale à l’issue d’une motion de censure. Depuis, la Société Civile du Sud-Kivu organise des actions pour lui demander de démissionner afin de « laisser la chance à la province de se développer ». A part la journée « Province morte » d’autres actions citoyennes sont organisées par la puissante Société Civile du Sud-Kivu.