Intervenons-nous

Des anciens agents vacataires de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) ont organisé, ce lundi 30 septembre 2024, une marche pacifique pour réclamer le paiement des salaires impayés de leurs contrats de 2011 à 2015, ainsi que la prise en charge des enfants nés, selon eux, des violences sexuelles commises par des membres expatriés de la MONUSCO sur les victimes d’exploitation sexuelle, et leur indemnisation.

Tous vêtus de noir, les manifestants se sont dirigés de l’ancien bureau de l’organisation à Muhumba jusqu’au gouvernorat de province à Labotte. Ils ont scandé des chants appelant le gouverneur de province à intervenir pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits.

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Les anciens vacataires brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des messages tels que : « MONUSCO et UNOPS, les vacataires ne sont pas des esclaves et ont le droit de revendiquer après leurs contrats » ou encore « avoir signé un contrat de 1760 $ de salaire mensuel et ne toucher que 305 $ ».des vacataires de la MONUSCO manifestent pour plusieurs revendications

Au gouvernorat de province, où ils ont été reçus par le ministre provincial de la Justice, des Droits Humains, de la Femme, de la Jeunesse et des Personnes vivant avec handicap, Mayani Shindano Faustin, ils ont indiqué qu’ils étaient au nombre de 260, dont quinze femmes avec dix-sept enfants issus de relations avec des expatriés.

La représentante des femmes ayant eu des enfants avec des expatriés, Mwamini Noëlla, a expliqué le contexte de la naissance de ces enfants.

Elle a précisé que certaines femmes avaient été violées par des expatriés lorsqu’elles effectuaient des travaux ménagers pour eux, tandis que d’autres avaient été contraintes à des relations sexuelles pour obtenir un emploi.

Les manifestants affirment qu’ils organisent des sit-in devant le quartier général de la MONUSCO à Muhumba depuis le 25 avril dernier.

Cinq mois plus tard, ils continuent d’affronter les intempéries, l’insécurité et la faim, sans aucune assistance d’autorités ou d’organisations de défense des droits humains.

« Nous passons toutes nos nuits ici, sans toilettes, sans douche et sans lumière ; on dirait des animaux sans gardien », déplorent-ils.

Ils ajoutent que, depuis le début de leurs revendications en 2011, la MONUSCO a toujours exploité leur vulnérabilité liée au chômage et promettent de ne pas abandonner leurs efforts tant qu’ils n’auront pas obtenu satisfaction.

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« Nous demandons le paiement des salaires que la MONUSCO doit aux travailleurs pour la période 2011-2015, avec des contrats signés à 1560 $ et 1760 $, alors que les paiements mensuels ne s’élevaient qu’à 280 $ et 305 $. Nous revendiquons également des droits pour les travailleurs journaliers sous-traités par l’UNOPS depuis 2015, qui ont été informés de leur départ sans décompte final après neuf ans de service. Enfin, nous exigeons des mesures pour les enfants et les femmes victimes de violences sexuelles au sein de la mission », a déclaré Safari Badosa, Président des vacataires de la MONUSCO à Bukavu.

Les revendications des manifestants ont été portées à l’attention des ministères des Droits Humains, de la Justice, ainsi qu’à la Primature et à la présidence.

C’est pourquoi ils ont sollicité l’implication personnelle du gouverneur de province, Jean-Jacques Purusi, pour faire pression sur ces autorités.

Il convient de rappeler que depuis la fermeture de la base de la MONUSCO à Muhumba, les anciens vacataires organisent des manifestations pour exiger des solutions à leurs revendications.

Séraphin Mapenzi

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