L’opposant Martin Fayulu s’est adressé à la nation congolaise ce lundi 2 juin 2025, dans un discours solennel diffusé neuf jours après l’intervention publique de l’ancien président Joseph Kabila.
Dans cette allocution marquante, Fayulu a directement interpellé trois personnalités majeures du paysage politique congolais : Corneille Nangaa, Joseph Kabila et le président Félix Tshisekedi.
« Je m’adresse solennellement à trois compatriotes : Corneille Nangaa, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi », a-t-il déclaré d’emblée.
Martin Fayulu a dressé un constat alarmant de la situation nationale, évoquant une crise sans précédent : « Nous vivons, sans doute, les heures les plus sombres de notre histoire. La balkanisation de notre pays, que l’on redoute depuis 1960, n’est plus une menace lointaine : elle est en marche, à grands pas. Nous devons l’arrêter », a-t-il lancé avec gravité.
Fayulu a exhorté Corneille Nangaa, Coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo, alliée du M23, à cesser ce qu’il qualifie de complicité dans les violences et exactions contre la population :
« Je vous en conjure : cessez d’être complice des massacres de nos frères et sœurs. Le sang congolais ne peut pas couler avec votre complicité. »
Il a ensuite critiqué Joseph Kabila, lui reprochant son alliance supposée avec des groupes menaçant l’intégrité du pays :
« Aucune raison, même stratégique, ne saurait justifier une collaboration avec ceux qui déchirent notre pays. […] Je vous exhorte de quitter Goma, cette ville martyre. »
Enfin, à l’endroit du président Félix Tshisekedi, Fayulu a lancé un appel à la responsabilité historique : « Vous avez le devoir de ne pas laisser notre génération être celle qui aura vu le Congo se désintégrer. […] Je veux vous voir pour une discussion directe, sans faux-semblants, mais par patriotisme. »
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Martin Fayulu a, enfin, appelé à un sursaut d’honneur national, estimant que le Congo traverse une crise existentielle. Il a plaidé pour un dialogue franc, patriotique et sans compromission, dans l’intérêt supérieur de la nation.
E. K.