Intervenons-nous

Malgré l’existence de l’édit interdisant le recours à la justice populaire, 15 femmes ont été tuées parce qu’accusées de sorcellerie dans la Province du Sud-Kivu. C’est l’Association des Femmes des Médias (AFEM) qui donne ces statistiques dans un point de presse organisé ce vendredi 30 juin 2023.

Depuis le début de l’année 2023, cette organisation de défense des droits des femmes a documenté 97 cas des femmes accusées de sorcellerie dans différents territoires du Sud Kivu.

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« La ville d’Uvira vient en tête avec 6 femmes tuées, 3 femmes à Kalonge, 2 femmes tuées à Burhale, 2 femmes tuées à Minova et 2 autres à Luvungi. De ces cas, l’on note 82 femmes chassées de leurs villages et leurs cases détruites. Ce chiffre se limite seulement aux informations collectées par les membres de noyaux clubs d’Ecoute et groupes d’alerte précoce accompagnés par AFEM », explique Julienne Baseke, Coordinatrice de AFEM.

Elle indique que la plupart des victimes accusées injustement sans preuves sont humiliées, dénudées lynchées et brulées vives sans aucune assistance, au vu et au su de membres de la communauté et des autorités compétentes.

Les victimes de cette barbarie sont souvent des femmes de 3ème âge et des petites filles.

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Julienne Baseke ajoute que AFEM avec l’appui financier de Giz a organisé, avec des acteurs qui interviennent dans le secteur des droits humains et les autorités locales, un atelier pour qu’ils fassent le suivi de l’effectivité et la mise en œuvre de l’édit interdisant le recours la justice populaire au Sud-Kivu.

De cet atelier, plusieurs recommandations ont été données par des parties prenantes pour mettre fin à cette violence sur les femmes qui est en train de prendre de l’ampleur au Sud-Kivu.

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Parmi ces recommandations on note celle d’insérer dans le budget de la province des lignes supportant les charges de vulgarisation de l’édit et les charges de justices telles que reconnues à la province.

Les participants ont aussi demandé que le gouvernement initie des programmes de lutte contre la justice populaire mais aussi de sanctionner des infractions pour ne pas tomber dans l’impunité.

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Ce point de presse s’est tenu dans la salle de réunion de AFEM, dans la commune d’Ibanda à Bukavu.

Claudine Kitumaini
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