Originaire de Bukavu au Sud-Kivu, l’Ingénieur Jean Claude Jean Claude Mushi Muderhwa dit soutenir la proposition faite par Norbert Basengezi Katintima, pour la modernisation de l’aéroport de Kavumu, situé dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu. Dans une note parvenue à Laprunellerdc.info, celui-ci propose même un plan qui devrait aboutir au financement des travaux d’extension de la piste, aménagement de l’aérogare et tarmacs, mais aussi permettre la réhabilitation de certaines autres infrastructures en province.
Tout d’abord, cet ingénieur en Génie civile explique que l’importance de cet aéroport n’est plus à démontrer, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur la sécurité, la politique et le social.
«C’est déjà une très bonne chose que l’on vient de réactiver ce dossier pourtant très salutaire pour la province du Sud Kivu. C’est sûr que ça ne plaira pas nos amis de Goma ou nos voisins de Cyangugu (Kamembe), Kigali et Bujumbura. L’aéroport de Kavumu/Bukavu en Territoire de Kabare et Groupement Bugorhe, a comme identifiants BKY (IATA) et FZMA (ICAO). Son élévation ou altitude est de 1725m avec une direction 17/35 pour une piste en asphalte de 2000m de long sur 45m de large. Piste insuffisante pour recevoir les gros porteurs. Des projets existent pour allonger la piste de 1000m supplémentaires pour en faire désormais un aéroport international de renommée,» indique-t-il.
L’Ingénieur Jean Claude Muderhwa explique qu’autour de la piste actuelle, il y a une possibilité de construire 3 tarmacs, avec plusieurs bretelles les liant à la piste. Selon lui, il est également possible de construire juste une seconde piste de plus ou moins 3.700m en parallèle de l’actuelle, après quelques travaux de terrassement.
«L’aérogare actuelle avec ses 2 pavillons Arrivée/Départ fait la honte de la province. Le balisage n’existant pas, il n’y a donc aucune possibilité de décoller ou d’atterrir la nuit ou en ciel nuageux et météo difficile. Son salon d’honneur avec ses compartiments Commercial et VIP fait également la honte pour la province. La tour de contrôle avec son émetteur récepteur VHF de la dernière génération n’est plus digne de confiance comme équipements de radioélectricité, de télécommunications et d’aide à la navigation. On se demande si l’aéroport est pourvu d’un radar et si oui ça doit être d’une génération dépassée,» fait-il remarquer.
Pour moderniser cet aéroport, celui-ci relève un montant qui était déjà connu depuis 2008, environ 20 millions de dollars américains. Une partie aurait été débloquée mais sur terrain aucun travail n’a été réalisé. «On pointe du doigt la Monuc, la FEC (Olive Mudekereza), le Gouverneur de l’époque (Louis Léonce), la société Sotraben, une entreprise chinoise, la Société Civile (Cyprien Birhingingwa) et même le Mwami Désiré Kabare. Eux, ils peuvent nous dire qu’est ce qui a bloqué et qui continue à bloquer,» indique-t-il.
Quelle solution ?
A défaut de financement du Gouvernement, il propose tout d’abord un préfinancement par des investisseurs privés. «J’ai déjà quelques investisseurs qui sont prêts à préfinancer tous ces projets. Le Gouvernement n’a donc rien à craindre pour les dépenses. Notre plan, est que nous construisons et nous exploitons pendant 10-15 ans et puis nous remettons les ouvrages, soit à la RVA (aéroports), soit SNCC (ports de Bukavu, Baraka et Kalundu), Office des Routes ou Foner (pour les RN),» indique-t-il.
Ir. Jean Claude Muderhwa rappelle qu’à l’époque, l’on parlait de « Mucango »: que la population se cotise pour la modernisation de cet aéroport. Si le Gouvernement n’accepte pas ce préfinancement, celui-ci propose donc que la population se prenne en charge, à travers des contributions des personnalités et organisations, et qui selon lui, peuvent dépasser les 20 millions de dollars envisagés.
«Si chaque SudKivutien (personne physique résidant en province) peut donner 1$, cela va donner 8 millions de dollars. Si chaque Sud-Kivutien (personne morale) donne 2$, on aura quelque chose. Si chaque PME/PMI/ASBL donne 3$, on aura quelque chose. Chaque SARL/SARLU/SA opérant au Sud Kivu donne 5$, chaque député provincial donne 10$, le député national donne 15$, le sénateur donne 20$, chaque Ministre provincial et/ou national donne 20$, on aura quelque chose. Avec tous ces apports, on dépassera de loin les 20 millions $ requis pour moderniser l’aéroport de Kavumu et le reste pourra arranger la route de Shabunda et Kamituga, RN5, RN2 et RN2. La caisse sera gardée par l’archevêque métropolitain de Bukavu, les représentants légaux d’autres confessions religieuses (8e CEPAC, 5e CELPA, 40e CECA, EJCSK Kimbagu, un Imam légal pour la communauté islamique). Comment faire pour la transparence ? Quittance de dépôt et affichage au quotidien des listes des cotisants au lieu du dépôt. C’est ce que j’appelle le plan JCM pour la réhabilitation et le sauvetage des infrastructures provinciales de base au Sud Kivu,» indique-t-il.
Tout comme Norbert Katintima, Ir. Jean Claude Mushi trouve inconcevable que pour arriver à Bukavu, les habitants en provenance d’autres villes du pays ou de l’étrangers soient obligés de passer par Goma, Kigali, Kamembe ou Bujumbura
«Nos notables et autorités politico-administratives de la province n’y voient aucun mal alors que non seulement c’est honteux, mais aussi notre est consommé dans ces villes où nous sommes souvent obligé de faire escale et de dormir. Cet argent dépensé là-bas pourrait servir nos concitoyens de Sud Kivu dans le sens de réajuster l’assiette des recettes de la province. Cet aéroport sécurisé accroîtra également le tourisme car il induira des emplois directs et indirects. En parallèle de ce projet d’aéroport, on doit également réhabiliter RN5, RN3 et RN2. La mauvaise qualité de ces routes les rend vulnérables et insécures. Je trouve impensable que nous continuons à passer par le Rwanda et Burundi pour arriver à Uvira ou Goma. Les voisins n’auront jamais intérêt que ces routes soient réhabilitées car ils en profitent,» insiste Muderhwa.
Pour rappel, Norbert Kantintima a écrit le week-end dernier au député national Olive Mudekereza, membre du conseil d’administration de la RVA, pour lui demander de s’impliquer dans le dossier de l’extension de la piste de l’aéroport de Kavumu [Bukavu]. Il a demandé à cet élu du Sud-Kivu de demander le devis et les aspects techniques, pour que cette piste soit étendue soit par la RVA, soit par la FEC et les notables, en vue du développement de la province.
Museza Cikuru