Journaliste en Danger (JED) se dit très inquiet pour la situation de 3 journalistes de la ville de Bukavu au Sud-Kivu, qui ont été blessés par des éléments de la Police jeudi dernier, alors qu’ils voulaient couvrir une plénière qui a vu le Gouverneur Théo Ngwabidje et son gouvernement destitués par l’Assemblée provinciale.
JED dit avoir recueilli les témoignages des journalistes Jérémie Baraka et Ishara Masirika, tous du média Kivuavenir.com, mais aussi celui de Crispin Murhula de la Radiotélévision Eka.
Deux d’entre eux ont été atteints par balles et plusieurs autres tabassés et pourchassés à l’aide des gaz lacrymogènes, alors qu’ils effectuaient leurs reportages sur l’examen et le vote de la motion de censure contre le Gouvernement provincial.
«Les éléments de la police avaient la consigne de refuser toute entrée des députés provinciaux pétitionnaires mais aussi des journalistes dans l’enceinte de l’Assemblée provinciale. A l’entrée principale, il y avait une forte équipe de policiers qui nous ont interdit d’y accéder. On ne s’attendait pas de voir derrière nous les policiers armés. Certains d’entre eux ont commencé à tirer des balles réelles dans l’air et de nous lancer des gaz lacrymogènes. C’est dans cette atmosphère que deux journalistes et moi-même avons reçu des balles au niveau des jambes. D’autres journalistes qui voulaient aussi couvrir cette manifestation ont été tabassés et pourchassés à l’aide des gaz lacrymogènes par des agents de l’ordre. Les journalistes blessés par balles ont été acheminés au centre hospitalier de la police pour des soins,» a déclaré le journaliste Crispin Murhula.
JED condamne cet acte de violence « excessive » commise à l’encontre de ces journalistes, et demande au responsable de la Police en province du Sud-Kivu d’ouvrir une enquête pour élucider cette attaque, et poursuivre en justice les auteurs.
Journaliste en Danger a, dans son dernier rapport rendu public le 2 novembre 2021, documenté au moins 110 cas d’attaques diverses contre les chevaliers de la plume en RDC, au cours de cette année.
Magloire Tsongo, à Goma