Intervenons-nous

Alors que la région de Bibokoboko et environs est le théâtre des violents affrontements entre groupes armés locaux, Enock Sebineza, membre de la Communauté Banyamulenge écrit au Gouverneur du Sud-Kivu. Dans un message largement relayé sur les réseaux sociaux, celui-ci dénonce des attaques contre les populations Banyamulenge pour « justifier le nettoyage ethnique ». Ci-dessous le message en forme de SOS de Enock Sebineza:

« Monsieur le Gouverneur du Sud-Kivu,

Je pense que vous suivez avec nous que depuis deux jours des attaques sanglantes sont contre les villages Banyamulenge de Bibokoboko en Territoire de Fizi/Sud-Kivu où une coalition des maï-maï détruit tout à son passage (tuent, incendient des villages, razzient les vaches) sous prétexte de combattre Twirwaneho.

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Cette désinformation inventée pour justifier les attaques de nettoyage ethnique est relayée par certains médias localement et certains acteurs qui s’attribuent faussement les attributs de la Société civile pourtant des maï-maï déguisés.

A l’heure où je vous écris ce message, 16 heures de Bukavu, quelques dizaines de personnes ont été tuées depuis deux jours, d’autres disparues ou errent dans la brousse, tous les grands villages Banyamulenge, 13 en tout sont en train d’être brûlés un a un. Des centaines des vaches emportées par les assaillants.

Depuis quelques semaines, sous prétexte d’un déploiement militaire, le secteur opérationnel Sukola 2 à Uvira a dégarni la région en retirant tous les militaires de Bibokoboko comme pour laisser place aux attaques maï-maï. Les populations avaient alerté des mouvements de maï-maï de la région jusqu’à Milimba dans le secteur de Lulenge.

Pour le nettoyage ethnique qui s’opère contre les banyamulenge n’intéresse pas le pouvoir et considérer cette campagne de nettoyage comme une nécessité pour la République ? Peut-on désormais affirmer que les services censés protégés les populations participent-t-ils au déracinement des Banyamuelenge ? Mêmes les responsables politiques qui appellent à l’extermination des banyamulenge, ne sont pas inquiétés, plutôt, il se déploient davantage dans les médias pour justifier leur démarche contre notre communauté.

Même après l’extermination des Banyamulenge, l’histoire demandera un jour des comptes à tout celui qui avait une parcelle de pouvoir de les protéger, qu’est ce qui l’en a fait. Si dans le message de Mme Bintou Keita, Cheffe de la MONUSCO, a affirmé ce que nous disions depuis quatre ans, dans un conflit de nettoyage ethnique, il y a un nettoyeur et un nettoyé. C’est le cas dans les Hauts Plateaux où les Banyamulenge ont été nettoyés sous l’œil complices des forces de sécurité. Il y a un bourreau et une victime.

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Dommage.

A l’heure plus de 7000 Banyamulenge de Bibokoboko sont en détresse dans ces montagnes à la merci de maï-maï qui les traquent comme des animaux sauvages, femmes, enfants, vieillards sans défense, et aucune intervention militaire à part quelques dizaines d’éléments dépêchés hier et qui ont fui devant la fureur des maï-maï ?

Que faire Monsieur le Gouverneur ? La hiérarchie nationale est-elle au courant, si oui, que peut-on attendre dans les heures qui suivent ?

14 octobre 2021

Enock Sebineza« 

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