Bukavu s’est réveillée en émoi ce mardi 15 septembre 2021. En cause, le mythique bâtiment de la grand poste de Bukavu est encore parti en fumée. Une fumée épaisse à la suite d’un gigantesque incendie qui s’est déclaré le mardi 14 septembre 2021 vers 23 heure et qui a emporté tout à son passage.
L’un des bâtiments les plus fréquentés de Bukavu est méconnaissable. D’énormes dégâts visibles et palpables. Des femmes, jeunes et vieux regrettent la perte de plusieurs biens matériels dans ce feu d’origine encore inconnue qui a consumé une partie de la grand poste de la ville de Bukavu.
Tous inconsolables, certaines femmes entrepreneures perdent connaissances et d’autres lancent des cris de tristesse lorsqu’elles ne trouvent que de la cendre et de la fumée dans ce qui étaient leurs locaux.
Même comportement pour les hommes, jeunes et vieux qui observent, impuissants à la ruine de leurs économies couchées dans plusieurs bureaux, entreprises, maisons de commerce et autres activités d’intérêt public.
Sous un choc émotionnel, certains assis par terre, assistent des enfants qui ramassent des morceaux de ferrailles dans les décombres et restes des véhicules. En effet, plusieurs véhicules garés fréquemment dans l’enceinte de la Poste sont totalement détruits par le feu.
Le Centre de capture des passeports biométriques est aussi méconnaissable. Rien n’a a été sauvé dans cette confusion créée par ce feu dévorant.
Les responsables des médias ont aussi tout perdu. Émetteurs, groupes électrogènes, matériels de reportages …tout réduits en cendres.
Sur place, les Radios et Télévisions Canal Futur, La Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC), la Maturité Radio Télé 9 (MRT9), ou encore la Radiotélévision Vision Grands-Lacs (RTVGL) sont complétement calcinées. Rien n’a été sauvée. D’autres médias ne peuvent simplement pas émettre dans la situation actuelle.
Jackson Kalimba, est le Président Urbain de la Société Civile de Bukavu. C’est aussi un jeune entrepreneur et créateur du centre IBTC. Il a aussi tout perdu et appelle à l’action des personnes et organismes de bonne volonté.
Son organisation vient de perdre plusieurs appareils photos, caméras, ordinateurs, des machines à coudre. « D’abord c’est un regret de voir que 80 % des gens qui travaillent à la poste viennent de perdre leurs biens, y compris moi. C’est une perte énorme car la plupart des jeunes qui se sont lancés dans l’entreprenariat (secrétariat public, studio, médias, centre de formation de métiers) sont renvoyés dans le chômages après cet incendie. Ici, on pouvait compter au moins 35 entreprises des jeunes et tout a été calciné », regrette Jackson Kalimba.
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Ceux qui n’ont pas été atteints par le feu, ont été victimes de vol par des personnes inconnues à l’instar du bureau de la Protection Civile, prévention des risques, et de gestion des catastrophes naturelles qui a été totalement dévalisé.
Coffre détruit, Téléphones, tablettes de service, ordinateurs et autres documents importants ont été volés par ces inciviques.
« Le feu n’est pas arrivé dans notre bureau. Nous sommes surpris de voir qu’on a volé tous nos matériels. Nos portes ont été cassées et tout a été emporté. Des chaises, des ordinateurs, téléphones et tablettes de service ont été volés. La moto qui reste avait été bloquée hier, c’est pourquoi elle n’a pas été emportée », explique Magguy, un agent de ce service étatique.
Un peu plus loin, le Tribunal de Commerce de Bukavu. Ici, plusieurs matériels et biens sont emportés. Comme qui dirait que le malheur des uns fait le bonheur des autres.
« On a emporté des ordinateurs et une imprimante somme dans le Tribunal de commerce, toutes nos portes ont été cassées. Nous vérifions encore d’autres matériels qui ne sont pas là », explique une dame avec un trousseau des clés à la main.
Dans le même appartement, un centre de formation en Coupe et Couture a aussi été victime de vol.
« Dans notre atelier, on a pris des machines coudre et certains habits des clients. C’est vraiment une perte pour nous », regrette Deborah Furaha, une apprenante.
Un comportement incivique décrié par les acteurs sociaux qui appellent à une enquête rigoureuse pour déterminer les causes, les circonstances de l’incendie mais également dénicher les voleurs.
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En attendant, c’est un Hôtel de Poste méconnaissable ce matin de mercredi. Un mercredi noir en plein centre de Bukavu qui laisse des maisons et des familles entières dans une situation de précarité.
Le Gouvernement provincial qui a dépêché plusieurs ministres sur place a annoncé une enquête. Une enquête, qui pourrait peut-être aider à clarifier cette situation plutôt désastreuse.
Jean-Luc M.