Le dialogue social entre les communautés des Batembo et Bahutu a été reporté à une date ultérieure, après le refus des leaders Batembo de participer au dialogue avant l’organisation d’un pré-dialogue.
C’est le Ministre Provincial de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières qui l’a annoncé ce Samedi 4 Juillet 2021 devant la presse locale.
Lire aussi: Sud-Kivu : la situation sécuritaire s’améliore dans le territoire de Kalehe (Officiel)
Lwabanji est partant pour le pré-dialogue si c’est un préalable pour que le dialogue réussisse et que la paix revienne dans la région.
« Nous avons obtenu de la Monusco un financement pour organiser un dialogue social entre les Bahutu et les Batembo. Il était question que ce dialogue commence hier, mais Il y a des nouvelles donnes qui font que c’est reporter. Les Batembo ont exigé qu’il y ait un pré -dialogue avant qu’ils se retrouvent. Nous avons dit que si c’est la condition pour que ça réussisse ; pourquoi pas », annonce Lwabanji.
Depuis plusieurs mois, la cohabitation entre deux communautés dans le territoire de Kalehe semble difficile alors que l’entité est confrontée à une insécurité grandissante du jour au lendemain.
Quelques jours avant l’organisation d’un dialogue social, avec l’appui financier de la Monusco, des leaders et notables de la communauté des Batembo ont adressé un mémorandum au Gouverneur de province pour protester contre l’organisation de ce dialogue sans répondre à leur vœu.
Dans ce document, des notables et leaders Batembo de la base et de la diaspora, refusent toute participation à un quelconque dialogue entre leur communauté et celle Hutu. Un dialogue qui, selon la correspondance devait être organisé la semaine dernière.
Des notables et leaders Batembo rappellent au Gouverneur que depuis plusieurs décennies les deux communautés vivaient en parfaite cohabitation, une cohabitation selon leur terme se serait détériorée suite à la création par les Hutu, d’un groupe armé d’autodéfense populaire (Nyatura) et la présence des réfugiés Rwandais avec armes et munitions de guerre dont les FDLR et les CNRD.
Ils soutiennent que des exactions sommaires des paisibles citoyens de leur communauté ont été orchestrées par les Hutu de fractions FDLR et CNRD.
A cela s’ajoutent l’implantation et la construction d’un camp des réfugiés rwandais détenteurs des armes à Katasomwa, dans le groupement de Mubugu qui selon eux alimente des suspicions dans leur communauté.
Ils dénoncent à travers ce mémo le « silence coupable » des autorités face à l’exploitation des minerais par les Hutu dans le Parc National de Kahuzi-Biega et la « non-reconnaissance » de la présence des groupes armés étrangers (FDLR, CNRD et Nyatura).
Selon ces leaders Batembo, la solidarité des Hutu vivant dans le territoire de Kalehe avec les Hutu réfugiés rwandais prête une confusion dans la population.
Des pistes de solution
Pour toute cohabitation entre les deux peuples, ces notables et leaders Batembo vivant dans la base et de la diaspora pensent que celle-ci ne sera possible que le jour où ils seront convaincus que les Hutu se sont « désolidariser officiellement avec ces groupes armés étrangers » et qu’ils réparent les préjudices causés par eux dans le milieu coutumier et culturel Batembo.
Cependant, les Batembo se disent « favorables » à un « pré-dialogue » pouvant leur permettre de tirer les conséquences des abus causés par les groupes armés étrangers.
« Toutefois, toute participation à un prétendu dialogue d’un de notre communauté n’engagera que les concernés et sera considéré comme des brebis galeuses », soutiennent-ils dans leur document
Lire aussi: Kalehe: par une manifestation, les habitants de Bunyakiri ont dit Non à la présence des FDLR dans leur entité
Dans ce dialogue social, les deux communautés (Bahutu et Batembo) doivent se faire représenter par 30 personnes et donc, chaque communauté délègue 15 personnes. Mais le Ministre Provincial de l’Intérieur dénonce le fait que des communautés voudraient y apporter plus des délégués que prévus.
Jean-Luc M.